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29/05/2010

"C'est mieux d'être trois pour regarder les étoiles"


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Le géant

  • Nicolas Thers
  • L’atelier du poisson soluble - 14 €



C’est un grand album qui intrigue d’abord par ses images. Mais le texte, très court (deux lignes par double page), questionne également. « Maman et moi avons décidé d’adopter un géant ! C’est mieux d’être trois pour regarder les étoiles ». Un géant a un appétit énorme (sur l’image, il dévore les planètes) et quand il bricole, c’est tout de suite les grands travaux dans le pays. Et sur la dernière page, cette phrase, toute simple : « Finalement, il n’est pas si grand ce géant, depuis qu’il est devenu comme un père pour moi ».




A la librairie, plusieurs interprétations sont nées de cet album, et de belles discussions aussi. Il y avait deux fins possibles : soit le géant rapetissait parce que l’enfant grandissait, soit parce que cette petite fille acceptait le géant comme beau-père. Quand on a contacté l’auteur/illustrateur Nicolas Thers pour lui en parler (on est curieux…), il nous a dit que ces deux nuances paraissaient lui décrire une même vérité (« ou deux vérités qui vont bien ensemble »). Pour lui, il y a deux modes dans Le Géant, un mode imaginaire et un mode réaliste (mélange dont le graphisme est une tentative de traduction), qu'on retrouve justement dans les deux interprétations possibles : « l'enfant grandit et le géant rapetisse », imaginaire, et « l'enfant accepte enfin le beau-père », mode réaliste...


Et comme on est super curieux, on a aussi demandé à Nicolas Thers comment il fabriquait ses images. Et on était content de lui avoir demandé ! C’est une technique mixte qui utilise à la fois l'informatique et les matériaux traditionnels que sont les crayons ou la gouache. Nicolas Thers dispose de grandes boites avec des tas de documents photographiques classés par catégories (mains, architecture, silhouettes, chiens, etc.) qu’il récupère dans des journaux gratuits ou autres publications éphémères. Il travaille d'abord sous forme de découpage de ces différents éléments. Il obtient ainsi une composition générale de la future image, qu’il passe sous informatique, afin de garder ce qui lui plaît (et d’enlever le reste). Enfin il colorie et redessine l'ensemble ainsi obtenu, et voilà ! c'est prêt !




J’aime énormément cet album. Parce qu’il intrigue, justement. Parce que les albums sur les beaux-pères / belles-mères sont peu nombreux et que celui-ci sort du lot, dans cet imaginaire tout particulier.