15/02/2011
"les adultes n'aiment pas les enfants de leur âge" *
Mardi, début d'après-midi. Le ciel est gris. Le vieux peintre vient de passer dans la rue devant la librairie. Il a fait un tour sur lui-même comme une danseuse. Sa barbe est de plus en plus blanche. Il portait une chapka.
Ce matin j'ai ramené quelques livres de chez moi. Le soir, je plie les vêtements de Noé au pied de son lit et je range dans mon sac les livres à ramener...
Tout d'abord un grand livre orange flashy que j'ai commencé dans les (toutes petites) accalmies de la fête du livre de jeunesse de St-Paul-Trois-Châteaux où j'ai passé dix jours. J'ai eu, en revenant, plusieurs fois envie d'en parler et je n'ai jamais trouvé le temps. Et puis Gaëlle l'a fait, avec ses très belles photos et ses mots à elle.
Donc le grand livre orange flashy, il est de Jean-Paul Nozière, il est publié chez Thierry Magnier, et il a un très beau titre : Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou (titre emprunté à Tom Robbins, écrivain américain publié en France par Gallmeister). A priori il a (lui aussi) changé de couverture - et je n'arrive pas à la copier mais l'image qui n'a pas été choisie me plaisait pas mal...
J'aime énormément les livres de Nozière. J'ai eu plein de fois l'occasion de le dire et de l'écrire. Et là, je suis... oui. Toujours admirative. La première scène est presque insoutenable. C'est l'histoire d'un jeune homme de dix-sept ans chargé de surveiller sa petite soeur de trois ans au parc. Mais la petite fille se fait enlever. Fin de la première partie. Tout bascule ailleurs, dans une autre ville (Sponge, pour qui connaît l'oeuvre de Nozière), des années plus tard. Il y a plusieurs narrateurs, une jeune fille qui disparaît, un ado handicapé mental soupçonné trop facilement...
A St Paul, j'avais dû arrêter ma lecture, le livre n'était pas encore sorti en librairie, et ça tombait bien, ça faisait comme une respiration dans un livre qui était fascinant. j'avais écrit deux mots à Nozière, pour lui dire un peu des bêtises, lui dire que ça me faisait penser à Des souris et des hommes - mais en fait pas tellement. C'est un polar, la chute est particulièrement efficace, toute la construction est absolument implacable, mais c'est évidemment bien plus qu'un polar, et là je vais m'arrêter parce que je suis nulle en polar et je vais dire des bêtises. Bon, donc, c'est très bien. Très très bien.
Le deuxième livre, il est resté posé plusieurs jours sur le bureau du centre, un tout petit format qui me faisait envie, je voulais le ramener chez moi mais je l'oublais souvent, et Katy me l'a même demandé un jour, intriguée de le voir sur le bureau. j'ai dit "non non, c'est pour moi ! je le lis et je le ramène". Donc je l'ai lu et je l'ai ramené. Dans un monde idéal, je l'aurais bien gardé :-)
C'est un recueil de contes de Gilles Bizouerne, illustré par Anna Nilsdotter Karlson (j'ai piqué les images sur son site) et publié par Magnier encore. ça s'appelle L'ombre du mûrier et autres histoires insolites. Donc si j'ai bien tout lu, Gilles Bizouerne adapte des contes, en mélange deux, et hop, un nouveau conte ! Ce sont de tout petits contes, dans un tout petit livre, et j'ai eu bien raison de le faire attendre, ce livre là. Hier soir, il était délicieux.
(et donc, là, j'adore, la moité de ma note s'est envolée...) la moitié où je disais justement que si j'avais du temps, j'aurais recopié plein de passages de ce livre là.
Donc. je recommmence (presque). Le troisième livre, il s'appelle Manifeste pour une vraie politique de l'enfance, il est écrit par Patrick Ben Soussan et publié par Eres. Il coûte cinq euros, et j'espère que comme Indignez-vous, Matin Brun et Wa Zo Kong, on va en vendre plein. Il y a plein de citations superbes sur l'enfance (*dont celle qui sert de titre à cette note, empruntée à Georges Dor) et surtout des propos très alarmants et néanmoins nécessaires. D'ailleurs sur la couverture, vous voyez, il y a un gros "coup de gueule".
J'ai des cartons à ouvrir (on dirait Noël, presque), des retours à faire (encore ?), parce que sinon, j'aurais bien parlé des heures de ces livres là et d'autres, comme A contretemps (Jean-Philippe Blondel, Pocket) que j'ai corné plein de fois à St Paul. Pfff. Moi aussi je dis Pfff.
(et sur les agendas, jeudi à 18h15 Guillaume Guéraud à Utopia et samedi à 16h Amandine à la librairie).
14:50 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Et moi je dis Pfffffff voilà encore trois livres
dont tu parles si bien !
J'ajoute Pffffff je vais voir la pile de livres à lire monter vers le plafond et ne pas savoir par quel bout commencer !
On continue ?
Écrit par : Hélène | 19/02/2011
Les commentaires sont fermés.