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20/08/2011

j'ai 17 pour toujours

L'émission s'appelle Microfictions. c'est sur France Inter, je tombe dessus en allant travailler. J'imagine le studio et la poignée de chroniqueurs qui viennent parler de la "rentrée littéraire", "du Carrère", "du Franzen", Alexis Brocas est là, c'est la première fois que j'entends sa voix.

A propos du dernier livre de Morgan Sportès ("tout tout de suite"), l'un des chroniqueurs dit quelque chose comme "ce livre-là, on ne peut pas le lâcher, je sais que j'ai déjà écrit cette phrase, mais c'est vrai" blabla.

Je souris. On a des tics devant la critique de livres. La petite phrase à la fin qui dit achetez le. L'accroche publicitaire imprimée sur des bandeaux rouges.

j'ai 17 pour toujours



Il est tard. Les gens dehors ont cessé de chanter. Les lumières s'éteignent. Pas un souffle de vent. Il est posé là depuis un mois. Ce soir je l'ouvre.
Et je le referme. Atteinte.
La première scène me fige. Elle stoppe tout - le souffle le sang dans les veines jusqu'au temps qui passe.
Stella a dix-sept ans. Elle est sur la terrasse d'un immeuble. Elle compte les lumières allumées en face. Je pense à Un monde sans pitié
d'Eric Rochant - quand ils éteignent la Tour Eiffel. A La Haine de Mathieu Kassovitz - les toits à Paris. A Flow. Aux corps trop blancs dans les nuits des villes.

La langue est musique. Elle est danse. J'imagine les corps des filles. Leurs mots violents dans leurs bouches.

De certains livres naissent tout de suite des images. Les premiers mots donnent le décor. Le film se joue sous vos yeux ouverts.

Il est tard. Je referme le livre à la moitié. Aujourd'hui je cherche d'autres mots sur le livre. je trouve ceux-là. "coup de poing à l'estomac". On est d'accord. Faut être en forme, pour être libraire, parfois.




J'ai 17 pour toujours, Jacques Descorde, Théâtre, L'école des Loisirs

16:27 Publié dans chroniques | Lien permanent | Commentaires (0)

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