22/02/2008
L'AbéCéDaire - un alphabet affectif et graphique
L'association des Librairies Spécialisées Jeunesse s'associe à la maison d'édition L'Edune pour L'AbéCéDaire - un alphabet affectif et graphique.
L'AbéCéDaire est une nouvelle collection dirigée par Régis Lejonc. Elle se compose de vingt albums. Chaque titre est une lettre ; chaque lettre est illustrée par un illustrateur différent ; le mot présenté n’est pas écrit sous l’illustration mais repertorié dans un index. En décembre dernier sont parus les cinq premières lettres.
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20/02/2008
Les quatre élements
L'Eau Vive participe pour la deuxième année au prix départemental de lecture à voix haute organisé par le département du Vaucluse. Le thème de cette année est les quatre élements.
La librairie de l'Horloge, à Carpentras, la B.D.P. de Vaucluse et L'Eau Vive ont établi une bibliographie indicative autour de ce thème.
Parmi tous les livres,
Histoire courte d'une goutte, Beatrice Alemagna, Autrement
Aliocha ou le secret du vent, Sylvie Borten, Violetta Wowczack, Sandra Desmazières, Casterman
L'homme qui plantait des arbres, Jean Giono, Willi Glasauer, Folio Cadet, Gallimard
Terre, Feu, Eau, Air, Mary Hoffman, Jane Ray, Gautier-Langereau
Constuire un feu, Jack London, Chabouté, Vents d'Ouest
N'hésitez pas à nous demander cette bibliographie, et bien entendu, à venir consulter les livres.
10:35 Publié dans concours | Lien permanent | Commentaires (40)
18/02/2008
Rencontre avec Beatrice Alemagna
Le 13 octobre dernier, dans le cadre des 30 ans de la librairie, L'Eau Vive accueillait Beatrice Alemagna. Marie-Georges animait la rencontre et... Nadine prenait des notes. Les voici (enfin*).
Rencontre Beatrice Allemagna :
Etre auteur-illustratrice pour la jeunesse
M.G : L’anniversaire de l’Eau Vive continue ; une fête d’anniversaire qui dure un mois, il n’y a que dans les contes que je pensais ça possible. C’est le rêve, non ? On en est au 13ème jour de rêve. Et au milieu de ce rêve, aujourd’hui arrive un moment rare, un bonheur parfait (il faut faire la collection des bonheurs parfaits). Aujourd’hui dans une librairie qui s’appelle l’Eau Vive, il y a une artiste qui a créé un album dont le titre est Histoire courte d’une goutte. Il ne pouvait pas en être autrement, non ?
Explorer son œuvre (car c’est bien d’une œuvre qu’il s’agit) émeut, questionne, questionne l’enfance en chacun de nous (Citrouille, Madeline)
Je fais de faux livres pour enfants (Le Monde des livres, 2004)
M.G : Ton livre le plus libre ?
Beatrice : Histoire d’une goutte, c’est le livre qui m’a fait beaucoup de bien, m’a rendu sereine, légère.
M.G : Le plus de contraintes ?
Beatrice : Quand je travaille pour d’autres auteurs, ou sur un format carré (la collection de poésie chez Rue du Monde) ou pour les livres écrits par Elisabeth Brami par exemple. Mais j’ai la chance de pouvoir suivre mon chemin.
M.G : Tu es publiée par des éditeurs français.
Beatrice : Mes livres illustrés sont édités tels que je les conçois. La France est un pays qui dénote : le niveau esthétique, graphique est très différent. Je n’ai pas pris de cours d’illustration. Le premier livre édité a été Une maman trop pressée.
Beatrice : C’est grâce à eux si j’ai développé cette passion (traînée de force à Bologne). Le livre le plus personnel, que j’ai eu la chance de faire au Seuil, est Portraits. Dedans, j’y ai peint ma mère : Silvia ; mon père, Pietro, avec son chapeau de Pinocchio ; ma sœur, Véronica. C’est elle qui réalise d’ailleurs tous les personnages en tissu de mes livres. A chaque fois, j’essaie d’adapter les techniques à l’histoire. Mon Amour est un livre touché, caressé par les enfants.
M.G : Influence de Bruno Munari ?
Beatrice : Oui, le papier calque de Gisèle de verre est un hommage à Bruno Munari.
M.G : « Questionne l’enfance en nous » ?
Beatrice : Petite, j’avais très envie d’une tortue, j’avais fait des économies, mais cette tortue géante d’Afrique que je voulais risquait de devenir gigantesque, centenaire, c’était effrayant. Je n’ai pas acheté la tortue.
M.G : De quel livre as-tu envie de parler ?
Beatrice : Un lion à Paris (qui a eu un prix à la foire de Bologne, ce qui signifiait une reconnaissance chez moi, dans mon pays). C’est un livre très autobiographique. L’étranger qui arrive, le regard qu’il pose lors de ses promenades découvertes dans Paris : la baguette sous le bras, les structures métalliques des gares, le métro, la pluie. J’y ai mis aussi des références aux lieux que je fréquente (le centre Pompidou,, pour lequel je fais des affiches), la Seine, le canal Saint Martin, la place Denfert Rochereau. Cette place est symbolique : c’est une place que j’ai cherchée et trouvée : la recherche d’un endroit où se reconnaître.
M.G : Ton second livre c’est Le secret d’Ugolin et ensuite Après Noël ?
Beatrice : Après Noël c’est aussi le décalage entre moi et Paris, les sapins jetés dans la rue après Noël, je n’en parle pas mais c’est implicite.
M.G : Le trésor de Clara ?
Beatrice : C’était un livre difficile à faire publier, puisqu’il parle de la drogue. Et les échappatoires que l’on peut trouver: la lecture, l’imaginaire, le rêve. Ce n’est pas un sujet qui rassure. L’histoire est interprétée selon les âges, les enfants petits ne voient que le rêve.
M.G : Les techniques ?
Beatrice : Elles viennent toutes seules ou s’imposent par l’histoire, je cherche tout le temps cette maladresse, car le trait est trop précis. Ce qui me correspond le plus, ce sont les techniques mixtes, collage et autres….
M.G : As-tu dans tes cartons des histoires refusées ou qui mûrissent ?
Beatrice : J’ai la chance que mes projets soient acceptés, mais mes histoires mûrissent longtemps, oui.
M.G : Tu travailles sur plusieurs albums à la fois ?
Beatrice : Deux, mais pas plus. J’essaie de faire autre chose de créatif, mais pas lié aux albums.
M.G : Et d’être uniquement l’auteure, sans illustrer ?
Beatrice : Non ! Pas encore le courage !
M.G : Tu écris en français ?
Beatrice : Mon premier texte, je l’ai écrit en italien, puis je l’ai traduit moi-même en français, maintenant j’écris toujours en français mais en gardant mon côté étranger, mes maladresses.
10:40 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (2)
15/02/2008
Nouveaux trésors
de St-Paul-Trois-Châteaux,
on a ramené des trésors.
Hydromène, d'abord.
Hydromène, La chambre d’un garçon
Iwan
Traduit du coréen par Mikyung Choi et Jean-Noël Juttet
Corée, Quiquandquoi – 28 €
Depuis quelques mois, les artistes coréens déboulent sur les tables des librairies jeunesses. A la Fête du Livre jeunesse de St-Paul-Trois-Châteaux, sur le stand des éditions Quiquandquoi, on a découvert un vrai chef-d’œuvre. Le mot est pesé. Si le spectre de la surproduction (le vilain mot) hante les librairies jeunesse, restent les chefs-d’œuvre. Hydromène en est un.
« Le livre-delta qui déploie tout le fleuve (…), un livre-monde, un livre-odyssée ». 133 pages d’un voyage inoubliable dans la chambre d’un garçon. La première page, immense, c’est le premier pas du voyage. Hydromène se tient debout face à nous, un enfant dans la main, dans l’autre un arrosoir. Et ces mots : « Complètement desséché, l’enfant s’est évanoui. » L’enfant en question n’a rien d’un enfant, il a des pattes, des oreilles. Hydromène a un corps de poisson. A la place des côtes on lui devine des nageoires.
Impossible de raconter ce livre. Les premières pages suffisent à embarquer. Chacun lit ce qu’il veut – cette phrase a l’air évidente, elle ne l’est pas. Rares sont les livres qui permettent des lectures si distinctes. La chambre d’Hydromène est envahie par les eaux. J’ai vu, dès le début, une chambre d’hôpital, pour le dénuement, l’étouffement aussi. Et puis les visions changent. Les pages se tournent et je vois, clairement, que la chambre d’Hydromène, c’est le ventre de la mère.
J’arrête là ma lecture. Trois pages n’y suffiraient pas. Pour qui veut faire le voyage, ce livre est merveilleux, dans tous les sens. Envoûtant et étrange. Hydromène a été publié par Artbooks en Corée, et découvert par Quiquandquoi aux foires de Francfort et de Bologne. Iwan est une jeune auteure illustratrice née en 1973. Son pseudonyme, imaginé durant ses études à la Korea National University of Arts, vient de "I want". Selon Jean-Marie Antenen, les sujets abordés par l’édition jeunesse coréenne sont universels, mais simplement approchés sous un angle différent, propre aux origines culturelles et historiques de leurs auteurs. « Et c’est souvent cette manière différente de la nôtre d’aborder des thèmes universels qui donne à cette production sa force aux yeux du public européen ». Selon l’éditeur encore, « l’histoire de l’art imprègne cette production: la manière d’aborder l’espace, la "perspective", le traitement du paysage et de la couleur, ainsi que les techniques utilisées sont très différentes chez les illustrateurs coréens et chez leurs collègues européens. Pour les lecteurs français, suisses ou belges, le graphisme des albums coréens est un voyage à lui tout seul, la découverte d’un univers visuel. »
Si on voulait rattacher Hydromène à nos lectures connues, il me semble que c’est un mélange de l’univers pleinement onirique des films de Miyazaki, avec le graphisme parfois diaphane d’Anne Herbauts ou celui de Kitty Crowther. C’est sur les mots d’Iwan que l’album se referme : « J’ai l’impression que le monde où je vis devient de plus en plus compact, sans porosité, sec, un monde où il devient difficile de respirer. Pourtant je n’attends pas qu’Hydromène vienne l’arroser ».
Mais si. Des albums comme celui-ci permettent l’échappée nécessaire, ouvrent une porte pour le rêve. Qu’importe qu’on la referme.
Et puis on a rencontré Manon.
Manon a créé La maison est en carton, une maison d'édition tournée vers l'image. Elle ouvre la porte d'un nouvel espace de création dans l'univers de l'édition jeunesse, différent de celui du livre.
A L'Eau Vive, vous pouvez désormais acheter les images inédites que les illustrateurs ont créé (spécialement, donc) pour La Maison est en carton.
Beatrice Alemagna
Kitty Crowther (et je crois qu'une vitrine se prépare à L'Eau Vive autour de ses livres)
Martin Jarrie
Gianpaolo Pagni (arghhh, mais quand est-ce qu'il publie un nouveau livre ?)
et François Roca.
16:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/02/2008
L'Amour ?
Mercredi, c'est Stéphanie, de Nîmes, qui a gagné Comment maman a changé la vie de papa (et vice versa) de Katharina Grossmann-Hensel, aux éditions NordSud.
Les parents n'ont pas toujours été grands et ne se connaissaient souvent pas quand ils étaient petits. Cet album raconte avec humour comment deux êtres très différents peuvent se rencontrer, s'aimer et... faire des enfants !
A l'occasion de la parution de cet album, un concours de dessins est proposé aux enfants âgés de quatre à huit ans. Il s'agit de dessiner, au dos d'une carte disponible à la librairie L'Eau Vive, comment tes parents se sont rencontrés. Le dessin est à envoyer avant le 22 mars aux éditions NordSud.
A la librairie, autour de cet album, Anaïs, Kera et Sabine ont fait une petite table d'amour. Dessus ?
Difficile d'échapper à L'amoureux, de Rebecca Dautremer
Le sens de l'amour, Michel Boucher, Le Rouergue
La première fois que je suis née, Vincent Cuvellier, Charles Dutertre, Gallimard
12 histoires d'amour célèbres, Michel Laporte, Castor Poche Flammarion
L'apprentissage amoureux, Laëtitia Bourget, Emmanuelle Houdart, Seuil jeunesse
Pomelo est amoureux, Ramona Bàdescu, Benjamin Chaud, Albin Michel jeunesse
Les petits mots d'Alfonso, Chaterine Chardonnay, Renaud Perrin, Albin Michel jeunesse
L'amour ?, Ramona Bàdescu, Benjamin Chaud, Naïve
Il faudra, Thierry Lenain, Olivier Tallec, Sarbacane
Petits mots pour dire je t'aime, Nadia Bouchama, Mila
Un amour de verre, Franck Prévost, Stéphane Girel, Editions du Rouergue
Rendez-vous n'importe où, Thomas Scotto, Ingrid Monchy, Thierry Magnier
Contes d'Amour autour du monde, Muriel Bloch, Didier jeunesse
Les baisers de Mademoiselle Zazie, Thierry Lenain, Delphine Durand, Nathan
J'aime t'embrasser, Davide Cali, Serge Bloch, Sarbacane
Mercredi prochain, Syvlie présentera
Mon ami à moi
Corinne Dreyfuss, Maud Legrand
Actes Sud Junior
Un petit album qui vient juste de paraître où deux copains parlent de l'amitié.
"Quand on n'a pas d'ami, on est un peu perdu. Tout est trop grand. On est trop petit".
16:35 Publié dans les livres sur France Bleu Vaucluse | Lien permanent | Commentaires (2)
Pas comme les autres
23e Fête du livre de Jeunesse de St-Paul-Trois-Châteaux. Après une période d’essai, je peux raconter dans le désordre tous les albums d’Où sont les enfants et montrer sans cesse un livre qui sera bientôt en librairie, Rien à voir, édité par Quiquandquoi avec Les Doigts qui rêvent. Jean-Marie Antenen me dit « Ce n’est pas un livre facile ». Ça me fait rire. « T’en as, des livres faciles ? ». « Euh… Je ne les ai pas amenés ».
Février et la librairie est vide. Elle entre et j’aime la voir. Je ne la connais pas mais je la reconnais, je l’ai toujours trouvée belle, on n’a presque jamais parlé parce qu’il y a entre nous, je crois, la pudeur de deux femmes qui se reconnaissent lorsque l’une d’elles regarde les livres que l’autre aime vraiment, vraiment.
Elle regarde longtemps. Je suis à la caisse quand je l’entends prononcer à une stagiaire la phrase magique « Elle n’a peut-être pas encore trouvé le livre qui la fera lire ». Je bondis. J’adore cette phrase. Je relève le défi quand vous voulez. Je bondis mais je me ravise. Je laisse Sabine la conseiller.
Et puis quand même, ça me démange, alors quand elle s’avance pour régler, je lui demande si elle a trouvé. Et hop. On repart dans les rayons. Elle commence la lecture de Je t’écris, j’écris, et je vois bien que ça la touche, je peux arrêter de parler, elle lit.
Alors elle dit, c’est une écriture assez proche de ce que j’aime faire, en fait j’écris. Je ne me suis jamais présentée.
Son dernier livre est arrivé à la librairie le 31 décembre. Je suis sûre de la date parce que j’étais à la caisse et que ce n’est pas moi qui l’ai mis sur la table. Alors voilà, j’ai honte, mais celui-ci, je ne l’ai pas ouvert.
Je ne vais pas lui dire ça.
Quand elle s’en va, je fonce chercher son livre et je le ramène comme un trésor à la caisse. Et forcément, il me plait beaucoup. Plusieurs auteurs m’ont demandé si j’avais leur livre avant de se présenter. Elle n’a jamais fait ça. Alors j’ai pensé je vais parler de cette rencontre sans la nommer vraiment, et j’espère qu’elle lira ces mots. L’humilité et la beauté, c’est ça qui l’habille, c’est ça qui la fait belle, et qu’elle met dans ses textes.
09:00 Publié dans chroniques | Lien permanent | Commentaires (1)