28/08/2009
On change tout
On avait deux heures de route. Sans auto-radio. On a joué à "Dans ma valise j'ai mis" (j'ai pas gagné) et puis au jeu des portraits. En rentrant du week-end j'ai pensé que j'allais changer les règles dans la librairie. Je ne demanderai plus "c'est pour une fille ?" ou "quel âge elle a ?". Hop c'est fini. Ras-le-bol. J'inventerai d'autres questions.
Elle chausse du combien ?
Il a rêvé de quoi cette nuit ?
Elle veut faire quoi quand elle sera grande ?
Sa couleur préférée, vous la connaissez ?
Et si elle avait un voeu à réaliser ?
Et puis on accorderait les livres aux rêves et non plus juste aux âges. On chercherait des livres bleus ou rouges pour des enfants qui ont rêvé de voyage sur la lune et qui dévorent des fraises tagada. On poserait les questions les plus importantes du monde et on prendrait le temps qu'il faut pour ça. Les gens nous regarderaient bizarre. Je suis sûre qu'il y a des livres lisses pour des rêves doux et d'autres sans fin pour les rêves sans mesure. On décloissonerait tout, parce que ce livre-là, Au clair de la nuit, qu'on vient de recommander parce que pendant nos vacances il avait disparu, il est pour tout le monde.
On est rentrés du week-end et on a mis le nez dans Dis-moi et Le livre des questions pour piquer plein d'exemples. C'est décidé, on fait la révolution.
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27/08/2009
Pour les grands aussi
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25/08/2009
C'est bientôt la rentrée !!!
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22/08/2009
Deux petits romans tout doux
La vie de papa, mode d’emploi
- Thomas Scotto
- Illustrations Elodie Durand
- benjamin, Actes Sud Junior - 7,50 €
Si je me souviens bien, le premier texte c’était Rendez-vous n’importe où. Un jour on est tombés dans la tendresse de Thomas Scotto et depuis on guette ses livres pour les jours gris à refleurir. Ce petit texte-là, c’est comme un inventaire de choses très douces pour décrire le papa d’un petit garçon. Son quotidien, son travail, ses secrets, ses bricolages, sa cuisine, ses trouilles. C’est juste bien. Doux et bien.
Princesse Chichi
- Gwendoline Raisson
- Illustrations Roland Garrigue
- Tipik Benjamin, Magnard - 6,90 €
L’histoire est ultra classique mais quand le récit bascule dans l’absurde, on tape des mains ! Princesse Chichi n’arrête pas de chipoter et pour se choisir un prince à épouser, c’est l’enfer. Jusqu’à ce que le prince d’Archi-Bidule débarque au royaume : le malentendu qu’il provoque amuserait plutôt la belle…
Gwendoline Raisson (T’es fleur ou t’es chou ? Tout sur les papas / Tout sur les mamans) a écrit un petit texte super que Roland Garrigue (Le livre des trous) a illustré avec humour et fraîcheur. Une première lecture réjouissante dans un rayon de librairie parfois tristouille.
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20/08/2009
Une belle journée qui commence
Ce matin au courrier est arrivé le dernier roman de Guillaume Guéraud, Déroute Sauvage, qui paraît en septembre dans la collection doAdo noir des éditions du Rouergue. On n'a pas trouvé d'image de la couverture à vous montrer (et d'ailleurs, les nouvelles couvertures des romans du Rouergue, je suis sceptique...) mais en farfouillant un peu on est tombé sur une super interview de Guillaume Guéraud. C'est là. Et c'est une journée qui commence bien !
et puis un bonheur n'arrive jamais seul ? ce midi j'ai commencé le roman de Guillaume Guéraud (j'ai pas mangé beaucoup d'ailleurs) mais là juste là, à l'instant, je sors d'un carton le dernier livre de Jean-François Chabas, Les mille ruses du renard volant, et là je me dis que la vie de libraire est merveilleuse.
L'avis de Gaëlle sur le livre est là.
(et merci La Soupe pour votre magnifique cadeau...)
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15/08/2009
Nos lectures
Le Petit Grand Samouraï
- Kochka
- Illustrations Chiaki Miyamoto
- Milan jeunesse - 11,90 €
On connaît bien Kochka pour ses romans, fragiles, sensibles (comme la Fille aux cheveux courts, publié par Thierry Magnier). Elle est ici l’auteur d’un conte très réussi, de ceux, me semble-t-il, qui aident à accepter l’idée de grandir.
Le conte commence ainsi : Nô est un petit garçon dont le père est un grand samouraï. Que doit faire Nô pour être comme son père ? Affronter le danger, être fier, têtu, se battre ? Les illustrations de Chiaki Miyamoto dessinent une histoire vive, intense. Les couleurs sont franches, elles explosent, les traits noirs et épais soulignent les visages et délimitent les univers. Et puis bravo pour la dernière page : elle est splendide !
Quand minuit sonne…
- In Gang
- Traduction Yeong-hee Lim
- Didier jeunesse - 12,90 €
Quand minuit sonne, Monsieur descend dans la rue. Il y trouve un sou, et s’achète deux gâteaux. Il les emballe et s’en va, pour les manger, au bord de l’eau. Mais là…
C’est un conte de randonnée, savoureux à lire à haute voix, et fascinant par l’image : un théâtre d’objets sculptés, peints, mis en scène et photographiés. Des objets en bois, en papier mâché, des tissus, des peintures, de vieux meubles et différents plans : le décor de ce livre bascule immédiatement le lecteur dans un autre monde — onirique. Quant à la ritournelle (« Mmmm… Miam-Miam ! »), eh bien, c’est délicieux !
La librairie accueille en ce moment, en plus de la très belle exposition tirée de l'album Si, une vitrine remplie de figurines conçues par Martin Viot.
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14/08/2009
et des photos !
17:31 Publié dans photos | Lien permanent | Commentaires (0)
11/08/2009
Nos dernières lectures
Voici deux de nos dernières lectures, un roman ado/adulte uppercut et une anthologie de poésie contemporaine indispensable. La librairie accueille en ce moment une superbe exposition d'originaux de l'album Si, publié chez Gallimard, d'après le poème de Kipling.
Gueule de bois
- Insa Sané
- Exprim’, Sarbacane - 15,50 €
Gueule de Bois est le troisième roman d’Insa Sané. Le premier, Sarcelles-Dakar, avait ouvert, en 2006, la collection Exprim’. Gueule de Bois (lendemains qui déchantent) est aussi le premier titre de la collection à être diffusé et vendu dans deux rayons de librairie : en littérature générale et en littérature jeunesse. C’est le même texte, seules les couvertures changent. À ce sujet, il faudrait encore s’interroger. Questionner ce choix d’éditeur, longuement. On se contentera ici, pour le moment, de parler du texte. Et il est très bon.
La construction d’abord, implacable. Tout se déroule le temps d’une nuit, la nuit où Barak Obama est élu président des États-Unis. Une multitude de personnages, de décors, de chapitres, et une fin tragique, évidemment. La vraie force d’Insa Sané, c’est cette voix, unique, qui tutoie le lecteur et l’embarque dans cette nuit de chair, de drames, d’espoirs et d’enfers. La vraie force, c’est de parler d’aujourd’hui avec une voix vraie, qui interpelle, qui provoque, qui crie.
Insa Sané parle : de la crise (page 39, très fort !) , de la Marseillaise sifflée dans les stades, de l’Amour, de musique, de rage, de politique, de racisme, de rêves, de guerre, d’avenir… Et plus encore. Il donne, avec ce texte, cette voix juste et nécessaire. Alors oui, c’est une voix crue, parfois violente, parfois poème. Alors oui, la première scène est difficile, et se pose et se posera encore la question de l’âge du lecteur, mais Gueule de bois est une tragédie antique qui slame aux abords des nuits sombres, et parle d’hier et de demain, avec réalisme et révolte. Ce livre, ce cri, il se lit d’une traite et laisse un peu anéanti. Et c’est, je crois, le propre d’une littérature qui sait être parfois là, à l’endroit précis où ça démange. Dérange.
Sac à dos
- Collectif
- Le mot et le reste - 12 €
Les « lecteurs en herbe » de ce Sac à dos, publié par Le mot et le reste, doivent quand même avoir quelques années pour cheminer avec ce livre, sinon d’autres mains, plus âgées, leur tourneront les pages. Parce que la poésie est une musique, une langue sans âge, un « écrire-vivre, tension de langue contre ce qui nous rend muets » (Antoine Emaz).
Et pour goûter à cette poésie-là, contemporaine, il faut en premier lieu « désapprendre à lire et oublier les fleurs », comme le dit très justement Jean-Michel Espitallier dans sa préface. Désapprendre, d’abord, les rimes, les vers, les sonnets, et ensuite dire et lire, à voix haute ou non, les textes de Pierre Alféri, Eugène Savitzkaya, Charles Pennequin, Valérie Rouzeau, Jacques Roubaud, Nathalie Quintane, Valère Novarina…
Ce Sac à dos, c’est du bonheur (allez vite page 151, par exemple, lire les Pensées du cirque de Jacques Jouet). Chaque poème est complété par une biographie de l’auteur, ses publications, ainsi que des liens Internet pour aller plus loin. Petit, compact, sans images — mais non, évidemment, rempli de mille images —, c’est une caisse à outils, une boussole, un drôle de chemin à parcourir comme on veut.
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