"Nous gâchons les enfants"

Ce matin, Régine et Sophie de la bibliothèque d'Abracadalire viennent nous ramener des livres empruntés (et nous dire pourquoi elles nous les ramènent - et pourquoi les autres, elles les ont gardés...) et vite vite avant qu'elles n'arrivent, elles ont envoyé un petit texte. Que voilà. Dedans, une phrase qui nous interroge un peu ("nous, les adultes, gâchons les enfants...") mais il paraît que je dois lire "Une graine en cadeau",pour comprendre. Donc je vais lire "Une graine en cadeau".

Bonne pioche dans les derniers romans pris sur les piles de la librairie…

Travailler pour et avec des enfants en collectivité, ça abîme le regard qui devrait rester émerveillé sur le temps de l’enfance. Nous , les adultes, gâchons les enfants….Puisse se trouver un grand-père comme celui d’Igor dans « Une graine en cadeau » sur le chemin de beaucoup d’enfants que je côtoie…

J’ai beaucoup apprécié le ton donné à la collection « Soon » en Mini Syros, enfin de la bonne science fiction pour les premiers appétits en lecture !…avec une mention toute perso à Carina Rozenfeld pour « A la poursuite des humutes » et à Claire Gratias pour « Opération Maurice ». Dans le 1er, nous sommes dans notre civilisation où les humains sont en train de muter et où la moitié de la population « apparemment » normale fait la guerre à ces mutants…dans le second, on voyage dans le temps. Dans les six titres que j’ai lus, les histoires ont des motivations toutes différentes, ça permet d’avoir un joli éventail pour découvrir la SF, ça a du punch et ce n’est ni à la guimauve, ni kitsch ! Cette SF là prend les jeunes lecteurs au sérieux et j’aime ça !

Je suis sûre qu’on pourrait animer des bons petits goûters « philo-éthiques » avec cette collection…

C’est pas la peine que je revienne sur « Vérité, vérité chérie » puisqu’il a eu le prix sorcières des premières lectures, j’suis fan, y compris des dessins d’Audrey Poussier.

Encore un que j’ai « croqué » vite fait : « La reine des chats » de Elise Fontenaille. Mina a 3 chats et un petit frère qu’elle trouve déjà assez gênant jusqu’au jour où il fait une crise d’asthme consécutive à la présence des chats…là, elle le trouve carrément infréquentable…. Maladresse des parents, belle rencontre, beau sauvetage d’une fugueuse….Illustrations noir et blanc assez accroches….et…beau métier abordé dans ce roman décidément très sympa.

Et…et…. mon gros coup de cœur est pour « Passeuse de rêves » de Loïs Lowry. Je soupire d’aise après le dernier mot de ce roman…il est comme je les aime : il raconte une histoire tout en disant l’essentiel… Il nous emmène dans le monde des passeurs de rêves, petites créatures vivant la nuit en combattant la horde des cauchemars…les combattre n’est pas le mot exact, les modifier afin qu’ils deviennent rêves… Qui suis-je se demande Plus Petite ? …à l’intérieur ! Conscient, inconscient, subconscient, rêves, quand vous nous tenez ! Vraiment, je mettrai ce roman entre toutes les mains que je pourrai dès 9 ou 10 ans…jusqu’à très tard…et entre les mains des familles d’accueil qui sont quelquefois démunies pour comprendre, …aider et…aimer. Moi, c'est pareil, je me ferai volontiers passeuse de ce « passeur de rêves!

ça, c'était pour les romans lus par Régine ; quant à moi, j'ai lu et bien aimé, après un commencement difficile, »les Willoughby » de Loïs Lowry aussi. Bon,c'est vrai qu'au début j'ai eu du mal avec ce style un peu spécial, genre vieillot (l'auteur n'arrête pas de faire allusion à des romans jeunesse classiques) et d'ailleurs le livre se revendique d'une histoire vieux jeu. Mais on s'habitue vite et on s'attache aux personnages et à l'histoire,pleine de péripéties invraisemblables mais qui correspondent bien à l'idée qu'on se fait d'un livre vieux-jeu,et au final,ça donne un super roman que j'ai dévoré d'une traite et que j'ai quitté à regret.

Mais je crois que mon coup de cœur va aller à « L'appel de l'oiseau de nuit » de Gilles Barraqué. Ah,je n'avais vraiment pas envie de le lire celui-là (d'ailleurs je l'avais gardé pour la fin,dans ma pile de livres), parce que moi, les histoires d'animaux, de nature et puis un peu genre conte, comme ça, c'est pas du tout, mais pas du tout ma tasse de thé ! Ben,j'avais tort ! Je le clame ici haut et fort : ce livre est un petit bijou (hibou,caillou)

Une belle histoire de merveilleux. Une aventure « picaresque », du suspense, de l'amitié, de la poésie...Ouais, un petit bijou. Il eut été vraiment dommage de passer à côté. Il serait vraiment dommage de passer à côté.

"voilà, je n’en dirai pas plus, il m’a énervée !"

Hier j'ai reçu les dernières lectures de Régine, bibliothécaire à Entraigues et qui emprunte régulièrement à L'eau vive des premiers romans et des romans junior. Et voilà ce qu'elle en pense...

 

 

Eh ! oui, j’ai emporté les livres à la montagne, dans un coin de terre auvergnate…

Je vais y aller de mes petits mots sur ces livres écrits par des auteurs qui se demanderaient bien pour qui je me prends  à critiquer leurs mots, moi qui n’en écrit pas…mais en même temps, ça me plaît bien de partager avec vous deux…

 

Alors j’y vais ! En plus, avec un coup d’humeur pour "Merlin zinzin" de Marc Cantin !

Primo, à 8 ans, il faut déjà avoir quelques références sur les légendes de la Table Ronde pour apprécier l’humour de l’auteur, mais..mais bon sang, mais bien sûr, je suis stupide, les enfants regardent tous Kamelot (à la téloche) qui donne un aperçu vrai de vrai de ces héros chevaleresques n’est-ce pas ?…bon, soit, passons…mais, secundo, dans ce petit bouquin, Guenièvre est…

…la SŒUR d’Arthur ! voilà, je n’en dirai pas plus, il m’a énervée !

 

 

 

Heureusement, je me suis calmée, consolée, régalée avec les mots de Eva Ibottson dans « Le secret du quai 13 » ou encore de Anne Percin dans « A quoi servent les clowns ? ».

 

Dans le premier, des ingrédients fantastiques font bonne recette avec un monde parallèle au nôtre qui n’est accessible que tous les 9 ans, des personnages fantasques et hauts en couleurs, et un gamin insupportable qui m’en a rappelé certains autres….histoire très sympa !

 

 

 

 

Dans le second, Mélinda, Cindy et leur maman vivent dans une caravane pourrie sur un terrain vague, suite à l’incendie de leur logement miteux de la cité proche. Le destin fait faire une brève halte sur ce terrain à un cirque en route pour St Dizier…je ne vous raconte pas les rencontres qui vont s’ensuivre…la vie n’est pas tendre mais l’amour fait l’unique différence et ce n’est pas éculé, oh non ! c’est notre seul espoir et cela devrait être notre seule bonne raison…Ce livre le dit avec force au travers de cette petite Mélinda, de son ado de sœur et de leur mère qui est là malgré TOUT.

 

 

 

 

 

 

 

Je suis encore toute tourneboulée de « Reviens mamie Lise » de Katja Henkel, j’ai pleuré…

Je suis bien certaine que nombreux sont celles et ceux qui seraient touchés au cœur par Julien, sa petite sœur Pauline et les deux adultes qui les aiment. Leur grand-mère est morte et les deux enfants sont près à tout faire pour qu’elle revienne d’où elle est ! Les petites bêtises vont commencer et elles iront jusqu’au drame. La grand-mère est bien impuissante depuis son demi-ciel où elle est en transit avec un ange accompagnateur !

J’ai souri, j’ai ri et j’ai pleuré, je mets ce roman dans MES belles histoires…les grand-mères seront toujours là, non ?

 

 

 

 

 

 

De la perplexité me reste d’autre romans que j’ai lu il y a quelques jours. Derrière perplexité, il peut y avoir malaise, incompréhension ou encore sens critique trop aigu, dans tous les cas, j’ai des doutes. Toutefois je les ai bien aimés…

 

« Nanouk et moi » de Florence Seyvos, perplexité, c’est sûr. L’auteur (ou l’éditeur ?) fait-il référence au film Kennedy et moi ? au quel cas, seuls les adultes ont la référence. 2 thèmes : la vie de ceux que certains appellent encore les Eskimos à travers un film documentaire de Robert Flaherty et…les séances chez un psy d’un pré ado qui fait des cauchemars éveillés à propos de la mort de Nanouk. J’ai bien aimé mais je suis gênée par le prétexte… (je suis certaine que JF Chabas nous aurait encore laissées baba en s’emparant du même sujet, mais chut…, faut pas le dire à Florence Seyvos !)

 

 

 

dans « Les tartines au két-cheupe »,pour moi, y’a malaise, je ne pourrai pas en parler, trop dur ! Sophie, tu l’as lu n’est ce pas ? qu’en penses-tu ? M.S. Roger met une sacrée claque à certains adultes et notamment à certains enseignants…

 

 

 

à découvrir malgré mon questionnement sur l’âge des lecteurs : « Paul Honfleur »et « La vie merveilleuse de la princesse Olga », édités à l’Edune.

 

Le premier, pour moi, est à lire par des grands ados. Face à face terrible d’un policier dont la femme est sur le point de mettre un enfant au monde et d’un ado de 12 ans sans père connu de lui et pris en flagrant délit de vol. Pour moi, pas d’espoir,… suis-je trop pessimiste ?

 

Quant à la princesse Olga, c’est un portrait très sensible, mais il faut attendre quasi la fin pour comprendre réellement qui elle est et c’est essentiel ! Je me suis dit que bon nombre de lecteurs s’arrêteront avant d’avoir compris et c’est vraiment, vraiment dommage !

Si vous ne l’avez pas lu, j’espère que je vous aurai rendues curieuses ?…

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai lu les 2 tomes des Pozzi, je me suis régalée, les personnages véhiculent plein de trucs nobles et c’est amusant avec les dessins de Alan Mets.

 

 

Quant à « La guerre de l’ours » de Marie-Claude Bérot, il aurait fallu  pour que je l’apprécie à sa juste saveur, que je sois moins éprise de « L’heure du renard »…

 

Les lectures des deux sorcières

Voilà les impressions de lecture de deux bibliothécaires - un peu sorcières, Régine et Sophie.

 

 

Les lectures de Sophie

 

 

La cabane sur le toit
Stéphane Servant
Rue du monde

 

 

Dans une cité, Yanis est amoureux de Tamaya, sans papiers. Momo, le chef de bande de la cité, veut le forcer à faire un mauvais coup. Il va ainsi faire la connaissance du « vieux » et de son accordéon, qui va lui apprendre ce qu’est vraiment être libre.

Porteur d’espoir mais pas trop niais (ils aident les sans papiers en faisant des pétitions mais il n’est pas dit qu’ils réussissent même s’il y a bon espoir)

C’est bien. On tremble pour Yanis (Avec le méchant Momo et dans l’immeuble du « vieux »)

 

 

 

 

 

Un ravioli ne fait pas le printemps
Dominique Tellier
Neuf

 

 

Voilà un vrai « neuf », très drôle et déjanté. C’est un conte, et en même temps, cela explique des tas de choses sur la Chine. (Assez politique lorsqu’il parle du dalaï-lama.)C’est bien expliqué, mais peut-être que les enfants ne comprendront pas toutes les références (comme le bonnet rouge du commandant Cousteau) il y a même des recettes de spécialités. Cela part dans tous les sens mais en même temps, il y a un fil conducteur. Et puis, il y a même des dragons !!

 

 

 

 

Mademoiselle Zazie a trop d’amoureux
Thierry Lenain
Nathan

 

 

Max panique. Et si Zazie avait un autre amoureux que lui. Il essaie de tout contrôler. Et s’aperçoit que c’est impossible. C’est un livre sur le hasard, aussi :Si Max n’avait pas déménagé, lui et Zazie n’auraient pas été amoureux…

C’est un petit « Zazie », mais qui plaira de toute façon aux fans de la série.

 

 

Je ne sais pas si c’est de la provocation de la part de Thierry Lenain envers les lecteurs (lectrices !) adultes qui le lisent mais j’ai même trouvé un brin de sexisme….Régine

 

 

 

 

Les mille ruses du renard volant
Jean-François Chabas
Casterman

 

 

 

??

Une jeune femme atteinte d’un éclat d’obus, se retrouve dans la tête d’une enfant de 4 ans. Amour de son père, qui l’accepte telle qu’elle est. Je reste dubitative face à ce livre. Je n’ai pas vu l’intérêt ; je n’ai pas vu à qui il s’adressait. Je ne l’ai pas trouvé assez approfondi ; plusieurs thèmes, plusieurs pistes mais rien n’est creusé. Et puis je n’ai pas été touchée sauf par la magnifique scène de l’océan.

J’ai lu peu après le touchant, le troublant, le merveilleux roman Les ivresses du même Chabas .Et oui, celui-là il faut en parler, il faut qu’il soit lu. Il est indispensable. Mais il est pour les adultes…

 

 

Oui, oui, oui !! ces ivresses m’ont grandement touchées également, avec de très belles phrases à conserver… Régine

 

 

 

Lisa a disparu
Jo Hoestlandt
Nathan

 

 

Plusieurs personnes qui gravitent autour de Lisa (qui n’est pas rentrée de l’école) parlent d’elle jusqu’à ce que le lecteur la retrouve et qu’elle parle à son tour. Poétique et touchant sur une petite fille qu’on n’aime pas bien. Une petite fille lente qui aimerait qu’on la laisse aller à son rythme.

 

 

 

 

Viens
K. Davrichewy & Christophe Honoré
Neuf

 

 

Mercredi soir, je commence Viens. Je déteste. Je trouve ça pompeux, artificiel.

Jeudi matin, je continue Viens. J’aime. C’est beau, délicat. Cela parle si bien de l’amour, si fort qu’il guérit les blessures. Alors que dire ? Ah, si, une chose : Il n’a absolument rien à faire dans la collection «  Neuf »  .Il ne s’adresse pas à des « mouflets » de primaire. Ils ne s’y retrouveront pas du tout.

 

 

Moi, je suis tombée tout de suite dedans et je suis tout à fait d’accord avec Sophie !

 

Les tortues de Bolilanga
Franck Prévot
Thierry Magnier

 

 

Légende Indonésienne disant que les enfants morts rejoignent la « Mère des anges », une très gentille femme devenue tortue géante et deviennent de petites tortues.

Après la mort de son petit frère, dont le deuil lui est très difficile, cette légende racontée par son grand-père adoré va aider Alam. A cela se mêle une histoire d’île à tortues volée par le fils du gouverneur pour y construire des bungalows à touristes. Alam et ses amis vont se servir de la légende pour chasser les intrus. C’est bien écrit, c’est une belle légende. Il y a des passages très touchants et très vrais sur la mort. Je ne pense pas  cependant que cela s’adresse à nos lecteurs. Ils sont trop jeunes. Mais c’est une très belle histoire, pleine d’espoir et de solidarité.

 

 

 

 

Momo
Michael Ende
Bayard

 

 

Réédition d’un livre paru dans les années 70.ça se sent. Les enfants d’aujourd’hui n’ont plus du tout la tournure d’esprit qu’on avait à cette époque. Le style fait vieillot. En fait, le monde dont parle ce livre, un monde où les gens sont toujours pressés, où la seule valeur est le profit ,  un monde que l’auteur voulait sans doute dénoncer et craignait à l’époque , est malheureusement celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous adultes, Cela nous choque et nous attriste, mais qu’en sera –t il des enfants pour lesquels tout cela est normal ?

 

 

 

les lectures de Régine

 

2 pouces et demi
Thomas Lavachery
Collection millézime
Bayard

 

 

Tout comme dans Bjorn le morphyr, T. Lavachery excelle à camper un décor et dès les premières pages, ses ombres m’ont séduites. Je suis rentrée dans cet univers alchimique comme si j’avais poussé une porte. Toutefois, je reste un peu dubitative quant au prétexte (les frelons) qui fait entrer dans l’histoire… La fin laisse un peu sur la faim, y aura-t-il d’autres récits nous entraînant à la suite de Gilles l’homoncule ?…

 

 

 

Nassim et Nassima
Ingrid Thobois
Rue du monde

 

 

Thobois qui a vécu en Afghanistan raconte cette histoire avec tendresse, sans jugement. Nassim et Nassima sont voisins et amis inséparables jusqu’au jour où Nassim doit se rendre à l’école. Lui, a droit à l’école parce qu’il est un garçon !…

Ce joli récit fait découvrir ce qu’est la vie des enfants en Afghanistan et met en lumière les parents pétris de peur à la pensée que les talibans ne reviennent et punissent encore…beaucoup d’amour dans ce roman écrit avec justesse.

 

 

 

Je ne pense qu’à ça
Karim Renoussi-Demigneux
Rue du monde

 

 

Comment faire face lorsqu’on a 11 ans à des accusations d’être « pédé » et qu’on ne connaît pas sa propre sexualité ?. Voilà le problème d’Ismaël. Le roman est teinté d’humour mais aussi de cruauté. Il ne tombe à aucun moment dans le piège du stéréotype. Chaque portrait est très humain, donc kaléidoscope…

Rien d’original cependant dans ce roman mais c’est important qu’il soit là.

Qu’il est agréable de lire les romans de la collection Roman du Monde : ils sont illustrés finement avec des pages très aérées. Je suis sûre que cela peut attirer les regards des « frileux » de mots…

 

 

Je suis bien d’accord avec toi.Sophie.

 

 

 

Le rire de Stella
Siobhan Parkinson
Neuf, école des loisirs
Traduit de l’irlandais

 

 

Stella, 5 petits frère et sœurs ; Jack, une petite sœur qui vient de naître ; une très belle amitié, un drame qui fait grandir, un beau portrait de vieille dame…Et pourtant, et pourtant, je ne sais que penser de ce qu’écrit l’auteur, surtout à propos des autres adultes…Maladresse de la traduction, culture familiale très différente de la mienne, de la nôtre, maladresse de l’écrivain ?, je ne sais pas…Et une fois de plus, choix d’éditeur de mettre ce récit dans la collection Neuf !…

Je suis remplie de questions mais j’ai été très touchée par ces deux enfants remplis d’amour.

 

 

Moi, une fois sa lecture achevée, il ne m’en est rien resté…Sophie.

 

 

 

Crescenza, naissance d’un tableau
R.C. Labalestra
Editions du Jasmin

 

 

Possibilité est donnée là aux jeunes lecteurs de comprendre comment naît l’émotion devant un tableau. Ce récit intéressant trouvera-t-il preneur ? ça, c’est une autre histoire…Les prescripteurs que peuvent être les enseignants trouveront quant à eux, matière à…

 

 

 

Ma mère est une étoile
Marie Leymarie
Tempo
Syros

 

 

Quel beau roman ! Justesse et émotion sont là ! Cette jeune ado qui a une passion pour sa mère éthérée et danseuse étoile, découvre une autre réalité, la Vie en fait ! Passage étroit de l’enfance à l’adolescence, ça ne se fait pas toujours sans souffrance…je suis émue de ma rencontre avec ce texte.

Les dernières lectures d'Abracadalire

Voilà les dernières lectures de Régine et Sophie, deux sorcières d'Abracadalire avec lesquelles la librairie a "institué" un petit comité de lecture sur la catégorie des premiers romans et romans junior. Et leur avis à toutes les deux est précieux, tant la demande de conseil sur cette tranche d'âge est forte en librairie jeunesse.

 

Mon père est un homme oiseau
David Almond, Polky Dunbar
Actes sud junior

 

Ce qui est touchant dans ce roman, c’est la fragilité du père et le rapport inversé de protection de la fille vers le père. C’est elle, plus forte, qui l’aide à faire le deuil de la mère. Mais quel amour entre les deux, que de tendresse !

Un concours d’hommes volants est organisé et ils vont y participer tous les deux…Beaux portraits de rêveurs tout comme eux, et beau portrait de la vieille dame de leur famille.

Les illustrations viennent renforcer la tendresse du récit, notamment celles des doubles pages. C’est un bel objet-livre à lire et à offrir. Ça nous a fait penser à « Grain d’ailes » de Paul Eluard.

 

 

Attention je mords
Mathis
Petite poche, Thierry Magnier

 

René porte le poids de son frère aîné qu’il n’a pas connu et dont la date de mort coïncide avec sa date de naissance. Ce petit roman bien écrit raconte la crise qui va libérer René de ce poids. Emotion, belle complicité avec le grand-père…A lire.

 

 

Ça va valser
Guillaume Guéraud
Petite poche, Thierry Magnier

 

Trop court ! La fin devient intéressante, on aimerait en savoir plus sur ce grand-père…

Ce texte, avec toutes ses références au Che  à la révolution et au gangstérisme révolutionnaire serait bien une nouvelle pour « vieux » ados et jeunes adultes…Dommage !

 

 

 

Cinq histoires de Basile
Minne, Natali Fortier
Les 400 coups

 

Ça pourrait être mignon, mais quelque chose ne colle pas avec l’âge des lecteurs. Les dialogues fonctionnent plutôt bien mais c’est une erreur (pour nous) d’en faire un gros livre pour les plus jeunes.

(Sophie et Régine, écriture conjointe)

 

 

 

 

Lancelot

Spartacus

Claude Merle
Bayard

 

Avec Lancelot, toutes les filles vont tomber amoureuses de lui et tous les garçons vont s’identifier au preux chevalier. C’est écrit dans une belle langue et ça se lit tout seul. Aventures garanties, suspense, tout est bien.
(Sophie)

Pour Spartacus, très bon roman concis et haletant nous narrant l’épopée de ce héros. Le personnage est mis en valeur humainement même s’il laisse beaucoup de sang derrière lui. On arrive à se faire une idée assez précise de cette époque de l’Empire Romain.
(Régine)

 

 

 

 

Divergence !!!

pour :

Conversation avec un gâteau au chocolat
Martin Page
Mouche, Ecole des loisirs

 

Drôle d’idée que de faire parler un gâteau au chocolat qui n’a pas envie d’être mangé…Bon d’accord, c’est le délire d’un enfant qui est laissé seul par ses parents pompiers le soir de son anniversaire mais j’ai trouvé ça …glauque !  OK, monsieur Freud, ça doit toucher quelque chose chez moi qui m’empêche d’être objective, mais l’est-on jamais ?...
(Régine)

J’ai adoré cette histoire d’enfant toujours tout seul qui devient ami avec son gâteau d’anniversaire. Pour moi, c’est délirant, mais du bon délire. J’aime la cérémonie de commémoration du gâteau au chocolat… Bon Monsieur Freud, c’est peut-être aussi parce que quand j’étais p’tite, j’avais un ami imaginaire sympatoche !!?
(Sophie)

 

Celle que j’aime
Audren
Mouche, Ecole des loisirs.

 

Histoire d’amour impossible pour Paul lorsqu’il découvre que Lison, dont il est amoureux, est végétarienne. Horreur ! ses parents à lui sont charcutiers !! C’est mignon et la fin nous montre que tout est possible pourvu qu’on le veuille…

 

 

Une soupe de diamants
Norma Huidobro
Neuf, Ecole des loisirs

 

Bon roman, bien ciblé, belle écriture, personnages hauts en couleurs et attachants, suspense, policier (référence à Maigret). Ça se passe en Argentine. Maléna, en vacances chez son grand-père, va mener une enquête sur un meurtre dont est accusé un homme un peu simple. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un bon roman comme celui-là, divertissant et intéressant à la fois. Sont abordés finement à travers l’intrigue la séparation des parents, l’adolescence et le rôle des grands-parents. J’ai beaucoup aimé, ça se voit non ?

 

Seigneurs de guerre (Le maître des brisants, tome III)
Erik L’homme
Hors-piste, Gallimard.

 

Troisième et dernier volet très réussi. Suspense haletant, philosophie et sagesse, tout ça avec un fort parfum d’aventures intergalactiques. Vraiment de la bonne SF avec tous les bons ingrédients. A lire sans modération !
(Régine)

 

 

Coups de coeur et mouvements d'humeur... !

Voilà les dernières lectures de Régine, d'Abracadalire, dans le "comité" qu'on a institué sur la catégorie des premières lectures et des romans jeunes. Et puis de temps en temps, on leur prête quand même des romans ados qu'on juge indispensables. J'aime énormément le regard de Régine et de Sophie. Elles lisent tout, elles critiquent avec franchise et indépendance, et elles partagent ensuite avec conviction et vrai grand amour.

 

 

"Je commence par mes mouvements d’humeur !...

Qu’il m’est difficile de trouver des bons romans pour les enfants de 7-8 ans…

 

 

 

Pourquoi tu cours ?
Karin Serres
Zig Zag, Le Rouergue

Une fillette de 8 ou 9 ans se lève les matins et se prépare un thé (je précise qu’elle n’est pas anglaise), voit passer une fille de sa classe qui fait du jogging avant d’aller à l’école (?!), et entame une réflexion sur les gens qui courent et sur ce qui les poussent à courir.

J’ai trouvé ce récit décalé par rapport à l’âge auquel un enfant pourrait le lire, et je ne l’ai pas trouvé assez explicite. Une fillette qui va en école primaire se dit-elle vraiment que si on court, c’est peut-être pour ne pas se regarder dedans ?!...Quant au chien qui parle alors que nous sommes bien dans la réalité, alors là, non !, un cheveu est tombé dans ma soupe !

 

 

A l’ombre des pirates
Boris Le Roy
Romans Cadet, Actes Sud Junior

Ça pourrait commencer par : « et si on dirait qu’on est des pirates ? ». Bon, OK ! Un pirate, son fils à bord, la maman  sur un autre bateau ennemi (maman moderne qui a quitté son pirate de mari pour un capitaine bien sous tout rapport), un abordage en prévision, c’est parti, mille sabords !

Mais, mais tout bascule lorsque sur le même ton joueur, l’enfant découvre le trafic des esclaves et comprend tout, en une seule fois, compassion, altruisme, respect de l’autre et de la différence etc…  Là, ça ne colle plus du tout. Je trouve que le jeune lecteur est pris pour un sot. Et je n’en dirai pas plus sur la fin : « mais demain est un autre jour ». ça ne te rappelle rien, chère Scarlett !!... Trop, c’est trop.

 

 

 

Encore un petit mouvement d’humeur mais plus pour les mêmes raisons…

 

 

 

Ni vu, ni connu
Olivier Adam
Neuf, L'école des loisirs

Tout d’abord, moi je l’aurais vu en Médium, c’est un souci récurrent à L’école des loisirs entre leurs deux collections Neuf et Médium, mais passons.

C’est Olivier Adam, c’est bien écrit, intimiste et triste. J’ai vraiment eu envie d’aider ce garçon à y voir plus clair et à ne plus se sentir invisible. Toutefois, j’ai un goût amer dans la bouche. Olivier Adam parle de l’humain tel qu’il le découvre sur son chemin de vie à lui et ramène tout cela à un enfant de 9 ans. C’est un peu trop ! Et la fin ne laisse pas beaucoup de place à l’enfant pour grandir avec espoir de changement.

Est-ce la propre histoire d’Olivier Adam ? un enfant lecteur peut-il être le réceptacle d’un travail sur soi d’un écrivain? J’ai dit …nombriliste ?

 

 

 

 

Après, c’est que du bonheur !

 

 

A la fraise de Héléna Villovitch
Neuf, L'école des loisirs

Et si, comme David, on se levait un matin en décidant de changer de prénom ? et nous voilà entraînés dans l’interdépendance des actes qui vont en entraîner d’autres en cascade.

Qui n’a pas rêvé de super pouvoirs de changer d’aspect ceux qui nous blessent et nous mettent en colère ?

Le fantastique et le rire sont au rendez-vous mais il faut bien revenir à la réalité. J’ai trouvé la fin légèrement laborieuse, comme si l’auteure avait peiné à trouver une issue à la situation mais peut-être suis-je trop exigeante ? J’ai vraiment bien aimé.

 

 

 

Crescendo…

 

 

L’heure du renard
M.C. Bérot
Castor Poche Flammarion


Une histoire forte, émouvante comme je les aime. Un hymne à la nature, à la différence et à l’amour inconditionnel (wouaou !! ) avec en plus le surnaturel qui fait tout advenir. J’ai beaucoup beaucoup aimé, j’avais très envie de rester avec eux, j’en ai même voulu à l'éditeur de mettre de la pub pour d’autres titres parus à la fin, je croyais que ça allait durer en core un peu, mais non, c’est très beau comme ça.

 

 

 

Et  et …ta ta !!!

 

Les monts de l’éléphant
J.F. Chabas
Médium, L'école des loisirs

A la page 15, je savais déjà que je n’aurais pas envie de le lâcher avant d’avoir fini. Et une fois terminé, j’ai eu très envie de rester avec Henri, de le connaître, et d’en savoir encore plus sur Promesse. Merci Monsieur Chabas, vous faites très fort ! Henri nous raconte son histoire en s’adressant directement à chacun d’entre nous, lecteur, comme si nous étions installés dans un fauteuil en face de lui. Il nous prend à parti, nous fait des confidences en nous racontant l’histoire de sa vie et nous fait languir jusqu’à la fin pour nous raconter Promesse dont il nous parle dès la première ligne…La langue est belle, les portraits rendent vivants les personnages…et le talent immense pour nous parler de choses si graves…encore merci.

 

 

 

J’ai bien aimé Allez les trolls chez Folio Cadet où les trolls font un peu office de « Bidochons » à l’anglaise, avec tous leurs travers mais aussi de belles qualités beaucoup plus altruistes que chez leurs voisins humains. C’est assez drôle. Je suis sûre que les trolls vont trouver leurs lecteurs.

J’ai aimé également La guerre des livres d’Alain Grousset, le hors-piste chez Gallimard. On retrouve le même punch, le même suspense que dans les autres romans d’Alain Grousset. C’est de la bonne SF pour les plus jeunes. Et puis pour moi, c’était du nectar : imagine, dans un coin de la galaxie, un endroit où on conserve tous les documents écrits de tout l’univers pour les préserver de la folie des êtres qui ne croient plus qu’à la technologie !... j’avais envie de me promener dans ce labyrinthe, trop bien !"

Pleuré ou remboursé

Sophie et Régine étaient là à l'ouverture de la librairie, comme promis. Depuis quelques mois, on a trouvé un troc qui m'enchante. Genre comité de lecture réduit. Entre nous. Je propose, elles lisent, elles écrivent. Je suppose que les habitants d'Entraigues ont beaucoup de chance d'avoir ces deux sorcières là dans les parages.

Voilà les dernières lectures de Sophie. "Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, tous les livres me font pleurer". Alors vendredi dernier, Sophie et Régine sont reparties les bras chargés de livres pour pleurer. Et on a beaucoup ri (eh oui quand même, on rit aussi !) à l'idée que si elles ne pleuraient pas, la librairie les remboursait.

 

 

N, princesse rebelle
Marie Bertherat
Chapitre, Seuil jeunesse

Pour moi, ça commençait mal, cette histoire d'une princesse n dans un royaume où tout va par 9 et qui se rebiffe contre l'ordre établi. Je trouvais le propos un peu stupide. Et puis après, ça s'est arrangé. On dirait bien un conte de fées modernisé (bien, le défilé des princes convoqués pour l'épouser). Bref, c'est un petit roman sympa qui devrait bien plaire aux filles romantiques.




L'arche part à huit heures
Ulrich Hub
Alice

tout simplement hilarant !!!

 

 

Un week-end-end d'enfer
Brigitte Smadja
Neuf, L'école des Loisirs



Medhi est amoureux d'Angelica, la grande sœur de son meilleur ami, Baptiste. Lorsqu'il est invité à venir passer un week-end-end chez eux, alors que
les parents sont au Maroc, c'est le bonheur ; mais Angelica va le décevoir avant de redevenir son idole.

Assez drôle, ça glisse tout seul. Les dialogues sont sympas, les personnages bien campés. Angelica est un personnage tout en nuances, parfois sympa, parfois égoïste et même infernale, comme on peut l'être à 17 ans. La relation grande sœur/petit frère est bien dépeinte aussi. Mais je trouve une fois de plus que bien que mis en collection "Neuf", ce livre s'adresse plus à des lecteurs de collèges qu'à des lecteurs de CM.




Pablo de la Courneuve
Cécile Roumiguière
Chapitre, Seuil jeunesse

je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, tous les livres me font pleurer. Et celui-là aussi. Pablo vit à la Courneuve avec sa famille. Il vient de Colombie et est sans papiers. Difficile adaptation, jusqu'à ce qu'il rencontre trois personnes : La Goule (magnifique personnage, une ancienne danseuse pleine de fantaisie mais un peu dérangée, que les enfants asticotent et fuient en même temps) ; Georges (comptable et élu de la ville, homme bon et attentif) et Nina (petite fille déboussolée qui vit seule avec sa maman).

Tout est beau, tout est bon, même les méchants s'amendent à la fin, c'est peut-être un peu mièvre, mais il n'y a rien à faire : j'ai pleuré.

 

Le temps des miracles
Anne-Laure Bondoux
Millezime, Bayard jeunesse.

j'ai pleuré, pleuré, pleuré. Je ne veux rien en dire : Il FAUT le lire. Il redonne courage et espoir en l'humanité.