30/06/2011
(et devant - et au-dessus des piles)
Dans Le Matricule des Anges de février 2009 (et repris dans un article tout récent de Pierre Murat, dans Télérama...), le romancier Pierre Senges avait répondu ainsi à la question "Quelle critique littéraire attendez-vous ?" :
"j'attends qu'elle trouve des remèdes à sa propre lassitude, ou les invente avec notre aide. J'attends qu'elle ne redoute pas comme la lèpre de passer à côté du génie inconnu. J'attends qu'elle se méfie avec malice de l'importance".
Alors.
Petite sélection muette (presque) :
des livres d'hier :
des livres tout neufs :
et même que celui-ci direct on a vu le titre on l'a embarqué, et qu'après, on a chanté une vieille chanson toute pourrite tant pis...
un livre qu'on n'avait pas vu passer et qui nous en rappelle un autre (ou l'inverse),
un livre en cours. Qui nous en rappelle plein d'autres (ou au moins un, ou deux).
et un livre à venir. Bientôt. Youyouh.
ohhhh et même un lien. Yes.
Merci Batifolire, du coup :-)
22:04 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
30/04/2011
"Quand un apiculteur meurt, il faut le dire à ses abeilles"*
Il faut le dire aux abeilles est le titre d'un très bel album qui vient d'arriver, écrit par Sylvie Neeman et illustré par les photographies de Nicolette Humbert (publié à La Joie de lire). Yulenka en parle ici.
"Quand un apiculteur meurt,
il faut aller le dire à ses abeilles,
elles ont le droit de le savoir.
Inutile de leur raconter
qu'il est parti pour un long voyage ;
inutile de faire semblant
que c'est une bonne nouvelle ;
inutile de prétendre qu'il est au ciel
et s'amuse avec les anges.
On ne sait pas.
ça, on peut le dire.
on peut dire aux abeilles qu'on ne sait pas"
(Sylvie Neeman avait déjà publié Mercredi à la librairie, dont Alice Liénard parle ici).
Pour les ados, il y a ce roman magnifique qui vient de sortir également, La fourmilière, de Jenny Valentine - la même que Ma rencontre avec Violet Park. Et Marie en parle ici.
En bd, il y a le tome 2 de Blast, dont Jean parle là.
(au ciné, il y a Tomboy, de Céline Sciamma, ici)
Il y a une lettre rigolote de Guillaume Guéraud ici
et quoi encore ?
Ces quelques mots d'Albane Gellé dans Je te nous aime (chez Cheyne éditeur, là)
"elle
son drame c'est de ne pas être
intelligible quand elle se met à
parler de trop ce qu'elle comprend"
et puis surtout, vendredi 6 mai, à partir de 18h30, à la librairie, il y aura Thomas Scotto et Arno. Et des surprises.
(et Monique d'ajouter : "et quand les abeilles meurent, il faut le dire à qui ? Monsanto ?)
18:01 Publié dans animations, lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : il faut le dire aux abeilles, je te nous aime, la fourmilière, blast
25/03/2011
les monstres (et moi)
et ça, ça, c'est pas complètement fabuleux de recevoir ce livre-là ?
(ça, c'est pour qui ceux qui ont suivi les notes d'avant, et même, encore pire, qui connaissent les livres - et sinon, c'est juste encore un super livre sur les amis imaginaires et le temps qui fait des boucles).
15:09 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mon monstre et moi
11/03/2011
Les deux bonheurs d'hier
Nancy Huston vient de publier un très court texte, Ultraviolet, aux éditions Thierry Magnier. Le journal intime d'une jeune fille de treize ans, au moment de la Dépression, au Canada. Une jeune fille qui découvre l'amour sous les traits d'un médecin plus âgé qu'elle, que la famille a recueilli. Le Chat pitre en parle ici.
Et puis l'autre bonheur, c'est Polina, la dernière bd de Bastien Vivès, celui du Goût du Chlore, d'Amitié étroite... et dont on peut lire sur le blog, ici, des strips absolument... "efficaces". (j'aime particulièrement celui-ci).
(*et pour les inadaptés dans mon genre, vous cliquez deux fois sur la drôle de bande noire et blanche - rigolez pas).
Polina raconte l'apprentissage de la danse chez une jeune fille - mais avec tout le talent de ce jeune auteur, c'est-à-dire réussir à dire beaucoup en montrant très peu. L'intime, le pudique, les silences... ces trois bandes dessinées là, de lui, restent quelques-unes des plus belles bd que j'ai lues.
16:12 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ultraviolet, polina
08/03/2011
Le fils
C'est un jour particulier. Un jour pour que les colombes s'envolent. Depuis plusieurs mois, j'écris des petits mots sur les livres. Il y a une boîte dans la librairie où les petits mots s'accumulent. Ce matin, en roulant jusqu'à Avignon, je me demandais quels mots j'allais mettre sur ce livre là.
Hier c'était un jour de très grand soleil. Genre printemps. Genre on quitte les vestes. Je suis allée chercher noé à l'école, et j'étais encore toute en larmes. Parce que je venais de finir le livre, et j'étais bouleversée. J'ai été bouleversée jusqu'au soir. Et même, encore, là.
En fait, je ne peux pas en parler, non. Même pas mettre un petit mot blanc sur le livre dans la librairie.
Rencontre avec Michel Rostain, Goncourt du 1er roman avec "Le Fils" sur Culturebox !
"chercher encore des mots
qui disent quelque chose
là où on cherche les gens
qui ne disent plus rien"
Erich Fried
11:14 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le fils, michel rostain
07/01/2011
Terrienne
Le 13 janvier paraît le prochain roman de Jean-Claude Mourlevat, Terrienne (chez Gallimard jeunesse). Je me souviens très bien de l'émotion avec laquelle j'avais lu les épreuves à paraître du Chagrin du Roi Mort, son précédent livre.
(bon j'ignore si la couverture sera celle-ci, personnellement je préfererai que non, et les avis sont partagés sur le titre, qui devait être à un moment "Les passagers de l'Hôtel légende").
"J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer."
et puis il y a ces mots, au début, que j'aime beaucoup aussi. Anne et Etienne Virgil se rencontrent et lorsqu'Anne se demande pourquoi elle est attirée par cet homme, elle dit ceci : "Peut-être fait-il partie de "ceux pour qui le monde n'est pas assez".
et voilà l'avis de Simon, de la librairie Mlire, ici. Et je suis assez d'accord avec lui. Ce n'est pas un grand roman comme il a pu en écrire, mais en ce moment, comme faut avouer qu'y a pas grand chose non plus, c'est pas mal :-) Oh allez, non non, c'est bien.
Ce qui est drôle, c'est le personnage de l'écrivain, qui trouve son dernier livre nul...
17:49 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : terrienne, mourlevat
16/10/2010
du besoin d'histoires
C'est bientôt Noël. ça veut dire que dans les cartons que l'on reçoit par palettes entières en ce moment, il y a beaucoup, beaucoup de livres, et j'aime ce moment où l'on se dit déjà : celui-là, oh oui, celui-là, je vais beaucoup en parler.
Je viens de lire le dernier album de Thierry Dedieu, Le maître des estampes (Seuil), et je le trouve vraiment très beau. C'est un conte. Un riche mandarin commande un dessin à un artiste. Il s'étonne que celui-ci lui demande une somme élevée et un délai très long. Lorsqu'arrive le jour de la livraison, l'artiste démontre au riche mandarin ce qui s'est passé dans son atelier durant ces derniers mois.
Et il y a cette phrase :
"Des deux vies du papillon,
ce n'est pas celle de la chenille que l'on retient,
mais celle du papillon".
13:51 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
26/08/2010
Dernières lectures
Devant ma maison
- Marianne Dubuc
- Casterman - 14,50 €
C’est un gros tout-carton, petit, carré, comme un imagier, mais en mille fois mieux. Devant ma maison, il y a… un rosier. Sur le rosier… Un petit oiseau. Au dessus du petit oiseau… Une fenêtre. Et voilà.
On va croiser une princesse, des animaux, une montagne, un fantôme, un extraterrestre, un bébé pingouin qui s’est perdu et plein d’autres choses encore. Marianne Dubuc publie au même moment un très beau livre aussi pour les tout-petits, dans la collection A la queue leu leu chez Casterman : Un éléphant qui se balançait. Elle a un univers très tendre, qui fait parfois penser à Anne Herbauts ou Kitty Crowther. Elle a aussi un très beau site qu’il est doux de visiter…
Le petit garçon qui avait envie d’espace
- Jean Giono
- Illustrations François Place
- Folio Cadet, Gallimard - 5,60 €
Oh comme il est beau ce texte ! Jean Giono l’a publié en 1978 et Gallimard l’a accompagné en 2007 par des illustrations de François Place.
« Il y avait un petit garçon qui habitait un pays de plaines ». Chaque dimanche après-midi, il se promène avec son père dans des chemins bordés de haies, avec toujours l’envie de voir plus loin, et plus haut. Un jour le petit garçon a l’idée de monter en haut d’un arbre, mais il ne voit pas beaucoup plus loin, et redescend déçu.
Mais le soir venu, lorsqu’il s’endort, il y a un escalier dans l’arbre. Et lorsqu’il atteint le ciel, le petit garçon s’envole, et parcourt enfin la campagne et les paysages qu’il avait tant désirés. « Je sais maintenant comment il faut faire pour dépasser toutes les haies et m’en aller bien plus haut que tous les arbres. Je sais désormais faire quelque chose de très important. »
(et Giono de terminer son récit ainsi : « Qu’est-ce que ça peut bien être, cette chose si importante ? Je ne sais pas, moi ! )
Je cherche les clés du paradis
- Florence Hirsch
- Illustrations Philippe Dumas
- Mouche, L’école des Loisirs - 7,50 €
Ce livre me bouleverse. A chaque lecture, il me fait monter les larmes aux yeux. Je l’ai souvent offert à des adultes, mais il est évidemment un très beau texte pour les plus jeunes, pour parler en famille de l’importance des lieux que l’on habite.
L’écriture est manuscrite, comme dans un journal intime, dessiné, et les illustrations à la plume et à l’encre, réalisées par Philippe Dumas, sont chargées de souvenirs et de mélancolie. Une petite fille, devenue grande, se souvient de la maison de famille et du déménagement, à l’heure où il a fallu vendre cette maison.
« Cette vie du passé qui persiste en nous ». C’est un texte qui parle de Mémoire et d’Oubli. Avec des majuscules. C’est un texte juste et bouleversant dans chacun des mots, des images, des souvenirs, des symboles.
J’aime pas le lundi
- Jérôme Lambert
- Neuf, L’école des Loisirs - 8,50 €
« J’aime pas les filles. Elles me font peur. Et elles crient. Souvent. Fort. Et pour un rien. Les filles crient quand elles sont folles de joies, folles d’émotion, folles de rage, folles d’amour et folles de tristesse. ça fait beaucoup d’énergie pour rien et ça abîme la peau du visage, me dit mamie. »
Jérôme Lambert écrit très bien. Deux très bons Médium, un très joli Mouche (Comme le soleil), et celui-ci, qui, si l’on croit la dédicace, était prévu comme un Mouche au départ, c’est-à-dire une première lecture. Et c’est dommage, non, tellement on en manque, de bons premiers romans (en fait on manque aussi de bons romans junior, alors… )…
C’est un texte qui fait du bien, drôle, tendre. Lucien dresse la liste des choses qu’il n’aime pas, et dans cette liste, il y a une fille. Fatou. Sauf qu’évidemment, les choses ne sont pas aussi simples. Et les filles que l’on dit détester, il se pourrait bien qu’en vérité, on les aime beaucoup…
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30/06/2010
On sort nos griffes
Je viens de recevoir les impressions de lecture de deux bibliothécaires adorées, Régine et Sophie. J'avais juste commencé, une page ou deux, le livre d'Honoré mais je vais peut-être le reprendre. Elles me donnent envie, en tout cas.
Parfois, nous aussi, on sort nos griffes…
Régine : Grrr !…J’aime l’écriture de Christophe Honoré depuis « Tout contre Léo », et ses pages les plus noires pour adultes m’interpellent beaucoup sur la nature humaine.
Là, dans « j’élève ma poupée », j’ai bien ri. J’ai ri pour la parodie du « fameux » livre de L. Pernoud, j’ai ri chaque fois qu’il lance ses griffes en direction des « grands »…, des adultes quoi !
Mais les questions tournent dans ma tête. OUI, je défends le droit de prendre les enfants pour des personnes entières, OUI, je défends le fait de ne pas les prendre pour des benêts, OUI, je suis d’accord avec Claude Ponti pour leur dire que la vie n’est pas toujours (ou souvent pour les pessimistes) « cool »….
Mais, comment je fais, moi, la modeste passeuse de livres, pour, à la fois, leur laisser le droit à l’enfance pleine de rêves et d’aventures, l’enfance belle, et leur « passer » « j’élève ma poupée » ?? Il me faut choisir, je me sens tendance schizophrène…
Et puis, aussi, j’ai beaucoup de regrets que ce texte soit édité en jeunesse, il serait tellement, tellement bien entre les mains des adultes… D’ailleurs, je vais en choisir des extraits pour les lire à voix haute à des adultes ! Oui, c’est ça,…je vais le faire « passer » aux égratignés !
Sophie : Mais qu'est-ce qui leur arrive à tous ces auteurs ? Ils veulent flinguer les enfants ou bien ? Christophe Honoré, je t'en supplie, retourne faire des films et cesse d'écrire pour les enfants ! ! Très chouette livre que celui-ci, mais pour les adultes, bon dieu de bip ! Et Télérama qui dit que c'est génial ! OK, mais pour qui ??? Ou alors je suis complètement à côté de la plaque et il faut que je me recycle !
La deuxième partie, c'est vrai, est nettement plus enfantesque (le chapitre des recettes) mais il faut aller jusque là !!
Ce que je dis là n'enlève rien au fait que moi, vieux pruneau,j'ai beaucoup ri et aussi été très touchée par certains passages ("j'ai soudain l'envie joyeuse de courir avec elle dehors, parce que c'est octobre, que les feuilles ont commencé à tomber, que la pluie s'est mise à tomber aussi et qu'elle va nous dévisager quand nous tendrons la bouche vers les nuages...") C'est pas dommage si des adultes passent à côté de ce texte ?
Sophie : Zarra de Carole Fives Neuf (ils peuvent pas créer une collection Douze?)
J'ai décidé que j'en avais marre de tous ces romans jeunesse à base de vie réelle pleine d'em.... auxquels sont confrontés souvent, hélas, les enfants. Ont-ils envie de retrouver dans un bouquin les tracas quotidiens qu'ils affrontent chez eux ? Est-ce qu'un enfant a forcément envie de retrouver sa vie dans un livre ? N'ont-ils pas plutôt besoin d'évasion, de rêve ?
je crois que trop souvent, dans nos choix de livres, on ne se met pas à la place des enfants. D'abord, je trouve que beaucoup de romans jeunesse correspondent aux adultes, à l'enfant qu'ils ont été. Ces romans nous plaisent parce qu'ils nous parlent de nos émotions d'enfant mais avec le recul que nous pouvons avoir... Mais les vrais enfants ?
J'ai parlé de tout ça avec Mathilde (ma fille de 21 ans). Elle m'a dit que quand elle était petite, elle détestait les livres qui parlaient de la vie réelle ; elle adorait les livres où les enfants étaient orphelins et à qui il arrivait des aventures rocambolesques. Qu'elle bâtissait des scenarii pour ses jeux à partir des romans qu'elle lisait..
Je crois qu'il faut essayer de penser enfant quand on choisit les livres qu'on a envie de leur proposer à la bibliothèque. Pourquoi est-ce que les romans sortent si peu? Parce qu'on se trompe. Il faut de la qualité, mais de l'imagination, du rêve. Il faut que les enfants connaissent la réalité, mais pas que...
Vladimir Sergueëvitch de Matthieu Sylvander en neuf, c'est vraiment bien!! et docteur Fred et Coco Dubuffet de Catharina Valckx aussi. Voilà des romans qui répondent à mes nouveaux critères.
Mais Zarra c'est très bien écrit et ça dépeint bien ce que ressent une petite fille dont la mère est maniaco-dépressive.
Régine : En ces temps de coupe du monde, en ces moments scandaleux du séjour de joueurs dans des hôtels 5 étoiles et du « déplacement » de milliers de personnes pour construire un stade, ça n’a pu me faire que du bien de lire le chouette « Frissons de foot à Bangui » de Yves Pinguilly. C’est la belle histoire de Zangba, gamin des rues à Oubangui. Il fera LA rencontre qui le mènera dans une école de foot où il aura toutes ses chances… Belle histoire, oui, et qui ne tait pas pour autant la noirceur du monde aux enfants qui la liront...
Un peu plus tard, ça m’a fait plaisir de me distraire avec « Aggie change de vie », histoire rocambolesque d’une imposture ! on s’attache très vite à tous les personnages….Malika Ferdjouk a toujours le don de nous embarquer dans d’autres temps et lieux vite fait bien fait…ça fait du bien !…
12:20 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
22/06/2010
In & Off
Voici quelques-unes des pièces adaptées de livres qui seront jouées cet été dans le festival Off d'Avignon.
Que du lourd :-)
(c'est sur Skyrock qu'ils disent ça, j'adore cette expression)
(oui parfois j'écoute Skyrock)
14:26 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2010
pre-rentrée
En août paraîtront trois petits romans dans une nouvelle collection de textes courts destinés aux ados, chez Sarbacane. J'ai eu la chance d'en lire deux. Le cachalot, d'Alexis Broxas (assez... bluffant, je crois. j'aurais plaisir à le conseiller) et Johnny, de Martine Pouchain (assez... terrifiant, mais en regard de l'autre, presque trop lisse).
Ce midi, j'ai emmené à côté les épreuves du dernier texte de Guillaume Guéraud (j'aime bien cette interview de lui, là), Sans la télé, à paraître en septembre aux éditions du Rouergue.
Quand il sortira, je l'offrirai à ma maman. Parce que je trouve que c'est un très bel hommage au cadeau que lui a fait sa mère à lui, en l'emmenant au cinéma très tôt, puisqu'ils n'avaient pas la télé. Il voit des films comme Le voleur de bicyclette ou La strada. Il pleure.
Dans la bibliothèque, chez eux, il y a une photo en noir et blanc, encadrée. Guillaume Guéraud suppose que c'est son père. C'est Montgomery Clift (chez nous il y avait une photo de Marlon Brando). Et il y a une phrase que j'aime bien, c'est à la sortie des Désaxés. Il dit "Même les nuages grincent comme des muselières".
Ce soir, j'emmène les épreuves de Souviens-toi de la lune, de Stéphane Servant (qui a notamment écrit le très beau Guadalquivir, chez Gallimard). C'est aussi un roman qui doit paraître en septembre au Rouergue. Vive les épreuves.
(petit ajout en date du 24 juin : Adèle Leproux des éditions du Rouergue m'a gentiment envoyé les vraies couvertures des deux romans. c'est sûr, c'est mieux que mes photos floues...)
et puis elles sont très très belles, ces couv :-)
15:01 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (3)
09/06/2010
Exclu
Waouh. C'est mon mot. Mon mot de quand on me fait des cadeaux.
Et là, c'est un très beau cadeau. J'en donne un bout. Un p'tit bout.
On avait découvert Thomas Gornet avec son premier livre, Qui suis-je ?, paru en médium à L'école des loisirs en 2006. Et puis on avait été le voir jouer sur scène, L'oeil de l'ornithorynque, en juillet 2007, au festival Off d'Avignon. Il avait deux tracts, comme des polaroïds, lui enfant. Le plus beau, c'est pas celui-là, c'est l'autre :-) Il est même posé dans un vase sans fleurs, chez moi.
Et puis en août 2008 est paru son deuxième livre, Je n'ai plus dix ans, et c'était encore plus beau.
Le cadeau qui fait dire waouh, c'est son texte, reçu il y a quelques jours dans ma boite. L'amour me fuit. Un neuf, à L'école des loisirs encore, qui paraîtra à l'automne. Et ça, c'est la première page.
"Il paraît que la sixième fait grandir. Il paraît.
Je le croyais, avant aujourd’hui, avant la rentrée.
Je m’imaginais je sais pas quoi, que mes pieds allaient pousser d’un coup, que mon
nez allait devenir comme celui de mon grand frère, avec des petits boutons dessus, que j’allais
m’intéresser à une émission politique ou lire un journal en noir et blanc et même pourquoi pas
écouter des groupes de rock qui n’existent plus.
Eh bien non.
Je peux le certifier : aujourd’hui, 4 septembre, jour de mon entrée en sixième, rien n’a
changé.
J’ai toujours la même tête, un peu carrée avec l’oreille droite légèrement décollée, la
même mèche de cheveux blancs qui rebique dans mon cou, comme un petit drapeau blanc au
milieu d’une forêt de lianes noires et bouclées.
J’habite toujours tout seul avec mon très grand frère Kaï qui s’occupe de moi depuis
que maman a disparu.
Et, surtout, j’ai toujours ce petit truc à l’intérieur de moi. Un petit truc qui me
provoque du vide aspirant ou alors un plein très angoissant. Une sorte de petit animal qui me
grignote le coeur, qui se ballade dans mes intestins depuis six mois. Depuis le 22 mars, plus
exactement. Quelque chose qui fait qu’il paraît que j’ai « une tête de déterré », d’après Kaï. Je
ne sais pas ce que c’est, un déterré. Mais je sais quelle tête j’ai.
La tête du type qui a été amoureux et qui ne le sera plus jamais. Jamais.
Non, ce n’est pas la sixième qui fait grandir. C’est le chagrin."
Ah. Encore un waouh. Thomas Gornet revient au festival d'Avignon cet été. Vous savez pour jouer quoi ? Tout contre Léo, de Christophe Honoré. Waouh..
11:09 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : thomas gornet, l'amour me fuit, tout contre léo, qui suis-je ?, je n'ai plus dix ans
29/05/2010
"C'est mieux d'être trois pour regarder les étoiles"
C’est un grand album qui intrigue d’abord par ses images. Mais le texte, très court (deux lignes par double page), questionne également. « Maman et moi avons décidé d’adopter un géant ! C’est mieux d’être trois pour regarder les étoiles ». Un géant a un appétit énorme (sur l’image, il dévore les planètes) et quand il bricole, c’est tout de suite les grands travaux dans le pays. Et sur la dernière page, cette phrase, toute simple : « Finalement, il n’est pas si grand ce géant, depuis qu’il est devenu comme un père pour moi ».
A la librairie, plusieurs interprétations sont nées de cet album, et de belles discussions aussi. Il y avait deux fins possibles : soit le géant rapetissait parce que l’enfant grandissait, soit parce que cette petite fille acceptait le géant comme beau-père. Quand on a contacté l’auteur/illustrateur Nicolas Thers pour lui en parler (on est curieux…), il nous a dit que ces deux nuances paraissaient lui décrire une même vérité (« ou deux vérités qui vont bien ensemble »). Pour lui, il y a deux modes dans Le Géant, un mode imaginaire et un mode réaliste (mélange dont le graphisme est une tentative de traduction), qu'on retrouve justement dans les deux interprétations possibles : « l'enfant grandit et le géant rapetisse », imaginaire, et « l'enfant accepte enfin le beau-père », mode réaliste...
Et comme on est super curieux, on a aussi demandé à Nicolas Thers comment il fabriquait ses images. Et on était content de lui avoir demandé ! C’est une technique mixte qui utilise à la fois l'informatique et les matériaux traditionnels que sont les crayons ou la gouache. Nicolas Thers dispose de grandes boites avec des tas de documents photographiques classés par catégories (mains, architecture, silhouettes, chiens, etc.) qu’il récupère dans des journaux gratuits ou autres publications éphémères. Il travaille d'abord sous forme de découpage de ces différents éléments. Il obtient ainsi une composition générale de la future image, qu’il passe sous informatique, afin de garder ce qui lui plaît (et d’enlever le reste). Enfin il colorie et redessine l'ensemble ainsi obtenu, et voilà ! c'est prêt !
J’aime énormément cet album. Parce qu’il intrigue, justement. Parce que les albums sur les beaux-pères / belles-mères sont peu nombreux et que celui-ci sort du lot, dans cet imaginaire tout particulier.
14:00 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le géant, nicolas thers
21/05/2010
J'aime pas les filles
"J'aime pas les filles. Elles me font peur. Et elles crient. Souvent. Fort. Et pour un rien. Les filles crient quand elles sont folles de joies, folles d'émotion, folles de rage, folles d'amour et folles de tristesse. ça fait beaucoup d'énergie pour rien et ça abîme la peau du visage, me dit mamie."
Jérôme Lambert, J'aime pas le lundi
18:10 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (1)
11/05/2010
Le garçon bientôt oublié
Voilà le teaser du dernier roman de Jean-Noël Sciarini, Le garçon bientôt oublié, qui paraît à l'école des loisirs le 25 mai prochain. Sur le blog de la Soupe de l'espace, vous pouvez aussi voir la chanson dont parle le texte et qui bouscule la vie du héros. Et y'a de quoi.
Ce dimanche j'ai lu encore deux romans de L'école des loisirs, en médium encore, Le tueur à la cravate, de Marie-Aude Murail (bof, non ? j'ai lu les trois quarts jusqu'à la découverte du tueur, et après non). Et puis Ma rencontre avec Violet Park, de Jenny Valentine. Et celui-là, en revanche, je l'ai beaucoup aimé. ça commence tout bizarrement, un peu à la "Le bizarre incident du chien pendant la nuit". Un ado de seize ans trouve une urne funéraire posée sur une étagère dans les locaux d'une compagnie de taxis.
Sauf qu'ensuite, ça devient un peu moins loufoque et carrément philosophique, même. Je trouve très dure la scène où Lucas et sa soeur parlent de leur mère, sans savoir qu'elle entend, derrière la porte.
Le père de Lucas est parti quand il avait onze ans. Parti sans laisser d'adresse. Et si cette urne funéraire était là pour l'aider à retrouver son père ?
"J'ai rencontré Violet après sa mort, mais cela ne m'a pas empêché d'apprendre à la connaître. Et ce que je continue d'essayer de prouver, c'est que je ne suis pas aussi fou que j'en ai l'air".
Et puis j'ai commencé L'enfant de la jungle, de Morpurgo. Et c'est bien.
(même si ça parle aussi d'un père disparu...)
10:44 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : le garçon bientôt oublié, ma rencontre avec violet park
05/05/2010
Ce sera le règne de Peter Pan
Aujourd'hui est un autre grand jour. 42 colis ce matin. J'adore.
et dedans...
Les filles ne mentent jamais
Flo Jallier, Exprim', Sarbacane
Gros, gros coup de coeur. Il était arrivé dans ma boîte aux lettres lundi midi, il était fini lundi soir, et depuis, j'y pense. Comme à chaque fois que j'aime, il faut plusieurs jours pour trouver des mots. Là, les mots, je ne les ai pas encore. Ce sont quatre voix de femmes dans une cité de banlieue, quatre petites filles qu'on voit grandir et qu'on ne lache pas.
"- Tu as écrit dans ton devoir de présentation que tu aimais bien les mots ?
- Oui ! j'ai crié sans l'faire exprès. Pas comme Nadia, mais quand même j'aime bien.
- Par exemple ?
- Surenchérir.
C'est mon premier mot qui est venu.
- Surenchérir ? Et ça veut dire quoi pour toi, surenchérir ?
- Aimer beaucoup et en même temps faire du mal."
Après, dans les cartons, y avait aussi Les Cinq bonheurs de la Chauve-Souris (voir plus bas), et
Atelier Ciseaux et 100 mots pour un poème, deux cahiers d'artistes, Tullet et Bloch.
Bon, y avait aussi les nouvelles couvertures des Chair de Poule, génial. Avec des titres comme : Le fantôme décapité, Le pantin maléfique, Retour au parc de l'horreur...
et pi et pi un que j'ai glissé dans mon sac pour ce soir...
18:48 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (1)
27/04/2010
"Trouver l'amour, c'est se trouver soi"
(aujourd'hui est un grand jour. J'ai réussi à mettre une vidéo en ligne)
Je l'ai lu la semaine dernière et il ne me quitte pas. Il est posé sur la petite table à côté du lit (et je trouve la couverture de Rascal absolument magnifique, à la Loren Capelli) et je crois que je vais le relire. C'est "Le garçon bientôt oublié" de Jean-Noël Sciarini. J'avais déjà énormément aimé son premier roman, "Nous étions des passe-muraille" (Jean en avait parlé ici).
(la vidéo ci-dessus, ça fait cinq fois que je la regarde - j'attends la prochaine, celle qui sera consacrée au dernier roman).
J'ai pas le livre sous les yeux (grrrr) donc c'est difficile d'en parler mieux, mais c'est un roman qui heurte, qui remplit, qui laisse un drôle de goût, et des musiques aussi. Toni Canetto a presque seize ans, et c'est un garçon. Ou juste un corps de garçon. Un corps dont il ne veut plus.
L'autre livre qui m'a touchée, mais là, c'est moins une surprise, parce que c'est le dernier roman de Jean-François Chabas, "Les cinq bonheurs de la chauve-souris". C'est un conte. Un conte comme seul Chabas sait en écrire, un conte d'aujourd'hui, un "soleil noir", quelque chose de pesant et de lumineux à la fois. La couverture le dit un peu, je crois.
Jusqu'à la moitié du livre, ça n'avance pas beaucoup, c'est très lent, Chabas ne dit presque rien. Ce sont essentiellement des dialogues (avec des pépites...) entre deux soeurs, réfugiées - on ne sait pas trop pourquoi au début - dans une cabane dans la forêt. Et qui rencontrent l'homme-pierre. J'ai pensé à ce film superbe, "La vie rêvée des anges", la débrouille des filles perdues.
La rencontre samedi avec Barroux était très chouette. Devant douze mômes qui s'apprêtaient à dessiner des éléphants et des loups, il a commencé en disant "Moi quand j'étais petit, je voulais faire expert comptable. Mais mes parents m'ont dit "Non, tu feras illustrateur !".
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25/03/2010
Casse-Noisette et Kipic
Il y a encore de vieux albums que je ne connais pas. J'aime les découvrir, plus encore que les nouveautés. Aujourd'hui il pleut, j'ai les pieds trempés depuis ce matin et je range une grosse commande de fonds à L'école des Loisirs. J'ouvre "A trois on a moins froid", d'Elsa Devernois et Michel Gay, que je n'avais jamais lu. Et dedans, petite phrase que j'aime :
"Maintenant que tu es loin de moi, j'ai froid. Mais quand tu es près de moi, tu me fais mal".
Je suis contente parce que cela fait plusieurs semaines que j'essayais de rédiger une chronique pour comprendre pourquoi certains livres pour enfants me "parlaient" si fort. Et ça y est, je l'ai rédigée. Même si je sais que je n'ai presque rien dit dedans. L'autre jour, une femme n'a voulu aucun des livres que lui conseillait Romain parce qu'ils mettaient en scène des animaux et non des enfants, et je me dis, j'aurais voulu parler avec elle, un peu, lui dire que parfois, Kipic le hérisson et Casse-Noisette l'écureuil qui n'arrivent pas à dormir ensemble, et bien ça fait du bien, c'est tout.
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03/03/2010
Pomelo grandit
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20/02/2010
"Désolé mais c'est une librairie, je vends des livres. Alors, la dame est partie"
Ce matin, j'ai lu :
Le meilleur ami des livres
(un chien qui ouvre une librairie - j'adore ses deux premiers clients !)
Les musiciens de Brême (avec quand même une super animation en dernière page où l'âne botte les fesses du bandit !)
De mauvais poil ! (j'aime bien les dessins, et la chute a fait rire l'assemblée ce matin !)
Grand, moyen et petit (c'est l'histoire de trois amis, avec trois maisons, trois couvertures et trois doudous !)
Le grand numéro de Super-Petit
et Dans la petite maison verte (je sais, je l'avais déjà lu, mais y'a eu un rappel)
On vous rappelle que chaque mercredi matin à 10h30 et chaque samedi matin à 11h, on vous lit des histoires !
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