15/03/2008
Ecrire et illustrer des contes
Suite des comptes-rendus des trente ans de la librairie...
Le mardi 9 octobre 2007, L'Eau Vive accueillait Kady Kaya, conteuse, et Dominique Rousseau, illustrateur. Denis Bruyant était là pour animer cette rencontre sur le thème de l'écriture et l'illustration des contes.
Denis : Kady Kaya, vous êtes originaire d’Afrique et plus particulièrement de deux pays : le Burkina Faso et le Congo. Vous avez voyagé entre Afrique et France et baigné dans différentes cultures. Vous avez commencé des études de médecine, puis après quatre ans, vous avez décidé de tout remettre en question. Après plein de petits boulots en France et trois filles, vous voici officiellement bavardeuse et raconteuse, même si comme je le crois, on ne devient pas, on l’est, vous l’êtes probablement depuis toujours. Vous avez aussi commis un ouvrage chez l’Harmattan Les Jumeaux de la case carré.
Dominique Rousseau, vous avez fait des études de cinéma, vous avez été animateur-éducateur, animateur d’un atelier théâtre, d’un ciné-club, comédien, musicien de jazz, on vous dit aujourd’hui scénariste, dessinateur, coloriste. Vous arrivez en Avignon en 1993 (par le théâtre, vous nous en parlerez tout à l’heure). Vous animez aujourd’hui des ateliers, stages, vous intervenez en milieu scolaire, êtes formateur à La Passerelle sur l’île de la Barthelasse, le tout pour faire découvrir les coulisses du livre illustré et de la B.D. Vous avez commis de nombreux ouvrages, et collaboré à des séries : Condor, Chintu la petite danseuse, Le secrets des incas…..
Denis : Kady a probablement une signification dans votre langue d’origine ?
Kady : Kady veut dire qui me plaît, qui est douce.
Denis : Qu’est-ce qui fait que l’on devient conteuse ?
Kady : Pour moi, le plaisir d’être commère, un peu étrangère chez les uns et les autres, donc parler des uns aux autres.
Denis : Votre coloration dans vos contes ?
Kady : Oui, mais sans faire exprès, ça me vient naturellement.
Denis : L’Origine du conte ?
Kady : Le conte a plusieurs rôles : pour régler les problèmes, pour l’imaginaire. Je peux partir de quelque chose qui existe et que je transforme pour pouvoir raconter. Il y a le besoin d’écrire avant de conter. Les contes écrits sur le papier, je ne peux plus les raconter, ils ont leur vie . Ecrire un conte c’est le faire mourir. Une fois écrit, pour moi c’est sacré. Le conte vit quand on le raconte, dans ma parole, dans mes gestes, dans l’écoute des gens.
C’est le paradoxe : le conte vit, et se modifie, alors qu’une fois sur le papier, c’est celui qui le lit qui l’enrichit, on est alors encore dans la tradition orale. Le même mot n’a pas la même signification selon les personnes. Le conteur est passeur de mots quand il parle et quand il écrit.
Denis : L’illustration est une seconde lecture du conte, quand on doit illustrer un conte, on s’appuie sur le texte et on colle aux mots ou non ?
Dominique : L’illustration accompagne le texte, mais son pouvoir évocateur très fort et différent selon les personnes. Dans Chintu, c’est une écriture au présent avec l’alternance d’illustrations et de textes.
Denis : Si on retire le texte, le lecteur va-t-il être capable de lire le conte, de le comprendre ?
Dominique : Pour Chintu, oui. Le dessin et la mise en scène permettent la compréhension du comportement. Les inséparables est un conte chinois illustré à la gouache : ici, j’ai mélangé les illustrations et la BD.
Denis : Quel est l’avis du conteur qui lit des contes illustrés ?
Kady : C’est le mélange des deux qui est intéressant. Pour illustrer ce conte chinois, est-ce que tu t’es documenté sur le pays, les mœurs ?
Dominique : Je travaille sur la Chine ancienne depuis très longtemps (Juge Ti). J’ai utilisé ma documentation, mais je pars toujours de ce que je ressens. C’est un travail presque théâtral au départ, on dessine les personnages de l’intérieur (ce que ressent le personnage).
Denis : Pour « Au pays des rochers qui parlent », quels sont les éléments sur lesquels on s’appuie ?
Dominique : Entre Sisteron et le lac de Serre Ponçon, les gens se promènent et en approchant de rochers ou d’arbres, il y a des paroles. On doit chercher où se trouve le rocher suivant et on suit le même chemin que les personnages.
Il faut d’abord reconnaître les lieux, les contes sont écrits à partir de documents historiques. La contrainte est de passer d’un village à l’autre sans que cela soit dit par le comédien (ne pas citer le village suivant).
Denis : Les jumeaux de la case carré, c’est un conte ou roman ?
Kady : C’est une histoire. Je ne sais pas dans quoi l’enfermer. C’est une histoire, libre.
Denis : Qui est quand même liée à vos racines ?
Kady : C’est mon vécu et celui de ceux qui ont grandi en Afrique. Moi, j’ai grandi en Côte d’Ivoire dans cette culture qui a presque effacé les couleurs (asiatiques, européens…). C’est de ça que j’essayais de parler.
Denis : C’est difficile, quand on est conteuse, de devenir écrivain ?
Kady : On reste diseur, raconteur. Quand on raconte, on est avec ses personnages, quand on écrit aussi.
Public : Et la différence entre le conte et le roman ?
Kady : Dans le conte, il y a une espèce de musique d’enfance, il vous en reste un enrichissement.
Dominique : Le conte est lié à sa tradition orale.
Denis : Le conte écrit est laissé à d’autres : c’est le conte contemporain ?
Kady : Le conte est profondément humain, donc il évolue vers les problèmes des hommes. Le conte est porteur de sens, d’une sagesse, d’une problématique humaine, il ne vieillit pas et en même temps, il est porteur d’une culture et il est intemporel. L’illustration permet un autre regard sur le conte, elle permet de prendre du recul. Le rôle de l’éditeur est de dire : ce conte là, à qui je le propose ? Il doit bien connaître ses illustrateurs pour savoir à qui correspond quoi.
Pour L’ours qui lit, publié chez Didier jeunesse, Eric Pintus et Martine Bourre ne s’étaient jamais rencontrés. Martine Bourre, dans ses illustrations, a vu des choses que l’auteur avait à peine dites, ou suggérées. Ils se sont rencontrés après le livre, et c’était une belle rencontre.
Denis : Pourquoi la France, et Avignon ?
Kady : La seule langue et la seule culture commune entre mes deux parents c’était le français.
Dominique : Ma belle mère vivait seule dans le Luberon. J’en avais marre de Paris, c’est un choix pesé, la tête dans le sud.
Public : Vous êtes autodidacte en dessin ?
Dominique : Oui, mon père dessine. Le secret du dessin, la prise en compte du volume me sont venus plus tard. Le secret de la couleur c’est le noir et blanc.
Denis : Le secret du conte ?
Kady : Aimer ce que l’on raconte.
11:35 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : kady kaya, dominique rousseau, l'eau vive, le conte
07/03/2008
Hélène Riff
Le 18 octobre dernier (oui, c'est loin) la librairie accueillait Hélène Riff. La rencontre, qui avait lieu dans le cadre des trente ans de la librairie, était animée par Denis Bruyant.
Denis : Hélène, vous êtes auteur illustratrice. Vous êtes née à Alger, un an après mai 68, vous arrivez en France vers l’âge de 10 ans. A 17 ans, vous commencez à étudier aux Beaux Arts de Montpellier, puis à l’école des Arts Appliqués de Lyon et enfin dans l’atelier d’illustration des Arts Déco de Strasbourg avec Claude Lapointe.
Après Paris, vous vivez maintenant dans la ville d’Arles. Vous êtes certes illustratrice, mais vous êtes aussi artiste, écrivain et si l’on en juge par les ouvrages en notre possession, vous êtes très famille ou pour le moins influencée par la famille.
Ce soir, nous nous adressons en particulier à l’auteur et l’illustratrice et ces deux mots ont de l’importance au regard de vos albums. En effet, la relation entre le texte et l’image est toute particulière, puisque le texte est souvent utilisé comme le trait du crayon, il participe pleinement à la composition de l’image. Les mots circulent dans l’image, disposés en plusieurs endroits. En fait, le texte est une vraie composante de l’image, notamment dans Le jour où papa a tué sa vieille tante où l’écriture semble être une véritable illustration.
Les textes sont vivants, vous jouez avec la typographie, les mots sont de conversation, de réflexion de tous les jours, c’est simple en apparence, mais pesé, repesé, des mots auxquels vous ajoutez des pensées, des secrets, des chuchotements, des cris, justement par le jeu typographique.
Quant à vos dessins, c’est du pareil au même ! Esquisse, liberté, transparence, émotion, évocation, croquis, flou et précision. Mais aussi détails et actions, jeu de mise en page, plan éloigné, plan moyen, gros plan, mouvement, force et fragilité des personnages. Voilà ce qu’évoque pour moi la lecture de vos albums. Les nombreux lecteurs qui vous suivent sont intimement convaincus que chaque album est une invitation, je dirais même un privilège, à entrer dans votre univers, sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger, pour regarder vivre une famille et partager avec elle joies et souffrances ….et nous surprendre à chaque page.
Après, je l’espère vous avoir mis l’eau à la bouche, et cité quelques-uns des ouvrages dont nous parlerons, il est temps de réveiller Hélène et de savoir si nous avons les moyens de la faire parler !
Si ces livres me rappellent mon âme d’enfant, je me demande comment vous faites pour trouver cette vivacité du texte, cette fraîcheur du dessin, cette aptitude à être un enfant et d’entrer dans son imaginaire ?
Au départ, je me les raconte pas mal jusqu’à ce que je sente que c’est bon. Après feuilles collées et j’écris, je dessine, j’écris….
Texte et images en même temps ?
En même temps, oui, l’écriture et les images. Je fais plusieurs brouillons. Je travaille par intermittence, je tourne autour du pot.
Ca mûrit lentement…
Quand j’étais petite, l’efficacité était importante, le vide effrayant. Alors je suppose que par réaction, j’ai besoin du vide maintenant.
Il y a une sorte de paradoxe, c’est l’impression de grande souplesse du trait (la rapidité), qui est le contraire du mûrissement dont vous parlez.
Oui, exactement, c’est vrai.
Combien de temps nécessite un album ?
Pour Papa se met en quatre j’ai mis sept ans à le faire. Certaines personnes ont quelque chose dans la tête et dessinent ce qu’ils ont. Moi, je n’ai pas d’images dans ma tête, donc je fais des essais, du coup ça me prend du temps. Mais mon éditeur est très bienveillant, donc j’ai la chance de ne pas avoir cette contrainte du temps.
Vous nous parlez du rôle de l’éditeur ?
Pour Papa se met en quatre et Le jour où papa a tué sa vieille tante, c’est moi qui ai tout décidé. Sur Le tout petit invité, l’éditeur a fait un gros travail pour le système de l’accordéon.
Le tout petit invité est un livre de commande, ce qui signifiait une échéance, et moins d’espace de liberté ?
Au départ, j’ai pensé dire non. Et puis j’ai réussi ! Avec de la discipline, les enfants mis chez la grand-mère, le linge qui déborde des panières…
Quand on regarde Papa se met en quatre, on voit la vieille tante Victorine que l’on retrouve dans l’album Le jour où papa a tué sa vielle tante. Il y a une grande influence de la famille ?
Je viens d’une famille de 6 enfants, mon père de 7 enfants et ma mère de 9 filles. Il est pour moi familier que la famille soit là et nombreuse. Mes albums partent d’histoires vraies, et mon papa est très important, oui.
Le jour où papa a tué sa vieille tante et Papa se met en quatre ont été mis en scène ?
Oui, et ça signifiait le plaisir de n’être plus seule dans mon travail, même si ces mises en scène sont arrivées après les livres. Papa se met en quatre est joué en ce moment à Marseille : Il y a deux acteurs, le papa et la maman, et beaucoup d’interaction avec le public.
On avait promis de parler des moments d’hésitation dans les sept ans qui se sont écoulés entre Le jour où papa a tué sa vieille tante et Papa se met en quatre.
Je travaille toujours un peu, je dessine, je prends des notes, j’écris des chansons, des lettres. J’ai commencé un roman.
Dans votre travail d’artiste, y a t –il une influence de votre grand-mère qui peignait ?
Ma grand-mère était petite, toute ratatinée et on la laissait là au milieu de la nature ; quand on revenait, c’était magique, le paysage était sur la toile, elle avait de grands gestes. Moi aussi, j’ai des grands gestes, je peux passer des heures sur un personnage et faire des grands gestes et prendre le risque de diluer le personnage
La typographie dans vos albums est intéressante, avec cette écriture très petite, qu’on n’arrive pas toujours à lire.
Ce n’est pas grave ! On peut la découvrir à la troisième lecture, peut-être.
Que faites-vous en ce moment ?
J’ai plein d’histoires en germe. En file d’attente. Le choix est inquiétant : est-ce la bonne que j’ai choisi ?
Quel album a été le plus dur à réaliser ?
Papa se met en quatre, l’intérieur était très difficile, je ne savais pas comment dessiner la cuisine. J’ai fait tout un travail de recherche réaliste au départ, mais après on s’en fiche. J’ai vendu tous mes originaux et les recherches à un musée.
et ça ne fait rien de laisser tout ça ?
Non, c’est comme se débarrasser d’un fardeau. Un espace où à chaque lecture, on découvre autre chose.
Comment vous êtes arrivée en littérature jeunesse ?
J’ai fait les Beaux-Arts, au grand désespoir de mes parents. A Strasbourg, j’étais hébergée chez quelqu’un qui faisait de l’illustration. Je me suis inscrite à l’atelier illustration, et j’ai découvert un véritable métier. La peinture, et ses problèmes à part. Pendant trois mois, je me suis interdit d’écrire et d’illustrer en même temps, puis je prends le train et dans ce mouvement, une histoire est née : le dessin et l’écriture dans le même temps. Je travaille en ce moment à un nouvel album. Une maison à quatre moments différents, avec la même famille.
15:14 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hélène riff
18/02/2008
Rencontre avec Beatrice Alemagna
Le 13 octobre dernier, dans le cadre des 30 ans de la librairie, L'Eau Vive accueillait Beatrice Alemagna. Marie-Georges animait la rencontre et... Nadine prenait des notes. Les voici (enfin*).
Rencontre Beatrice Allemagna :
Etre auteur-illustratrice pour la jeunesse
M.G : L’anniversaire de l’Eau Vive continue ; une fête d’anniversaire qui dure un mois, il n’y a que dans les contes que je pensais ça possible. C’est le rêve, non ? On en est au 13ème jour de rêve. Et au milieu de ce rêve, aujourd’hui arrive un moment rare, un bonheur parfait (il faut faire la collection des bonheurs parfaits). Aujourd’hui dans une librairie qui s’appelle l’Eau Vive, il y a une artiste qui a créé un album dont le titre est Histoire courte d’une goutte. Il ne pouvait pas en être autrement, non ?
Explorer son œuvre (car c’est bien d’une œuvre qu’il s’agit) émeut, questionne, questionne l’enfance en chacun de nous (Citrouille, Madeline)
Je fais de faux livres pour enfants (Le Monde des livres, 2004)
M.G : Ton livre le plus libre ?
Beatrice : Histoire d’une goutte, c’est le livre qui m’a fait beaucoup de bien, m’a rendu sereine, légère.
M.G : Le plus de contraintes ?
Beatrice : Quand je travaille pour d’autres auteurs, ou sur un format carré (la collection de poésie chez Rue du Monde) ou pour les livres écrits par Elisabeth Brami par exemple. Mais j’ai la chance de pouvoir suivre mon chemin.
M.G : Tu es publiée par des éditeurs français.
Beatrice : Mes livres illustrés sont édités tels que je les conçois. La France est un pays qui dénote : le niveau esthétique, graphique est très différent. Je n’ai pas pris de cours d’illustration. Le premier livre édité a été Une maman trop pressée.
Beatrice : C’est grâce à eux si j’ai développé cette passion (traînée de force à Bologne). Le livre le plus personnel, que j’ai eu la chance de faire au Seuil, est Portraits. Dedans, j’y ai peint ma mère : Silvia ; mon père, Pietro, avec son chapeau de Pinocchio ; ma sœur, Véronica. C’est elle qui réalise d’ailleurs tous les personnages en tissu de mes livres. A chaque fois, j’essaie d’adapter les techniques à l’histoire. Mon Amour est un livre touché, caressé par les enfants.
M.G : Influence de Bruno Munari ?
Beatrice : Oui, le papier calque de Gisèle de verre est un hommage à Bruno Munari.
M.G : « Questionne l’enfance en nous » ?
Beatrice : Petite, j’avais très envie d’une tortue, j’avais fait des économies, mais cette tortue géante d’Afrique que je voulais risquait de devenir gigantesque, centenaire, c’était effrayant. Je n’ai pas acheté la tortue.
M.G : De quel livre as-tu envie de parler ?
Beatrice : Un lion à Paris (qui a eu un prix à la foire de Bologne, ce qui signifiait une reconnaissance chez moi, dans mon pays). C’est un livre très autobiographique. L’étranger qui arrive, le regard qu’il pose lors de ses promenades découvertes dans Paris : la baguette sous le bras, les structures métalliques des gares, le métro, la pluie. J’y ai mis aussi des références aux lieux que je fréquente (le centre Pompidou,, pour lequel je fais des affiches), la Seine, le canal Saint Martin, la place Denfert Rochereau. Cette place est symbolique : c’est une place que j’ai cherchée et trouvée : la recherche d’un endroit où se reconnaître.
M.G : Ton second livre c’est Le secret d’Ugolin et ensuite Après Noël ?
Beatrice : Après Noël c’est aussi le décalage entre moi et Paris, les sapins jetés dans la rue après Noël, je n’en parle pas mais c’est implicite.
M.G : Le trésor de Clara ?
Beatrice : C’était un livre difficile à faire publier, puisqu’il parle de la drogue. Et les échappatoires que l’on peut trouver: la lecture, l’imaginaire, le rêve. Ce n’est pas un sujet qui rassure. L’histoire est interprétée selon les âges, les enfants petits ne voient que le rêve.
M.G : Les techniques ?
Beatrice : Elles viennent toutes seules ou s’imposent par l’histoire, je cherche tout le temps cette maladresse, car le trait est trop précis. Ce qui me correspond le plus, ce sont les techniques mixtes, collage et autres….
M.G : As-tu dans tes cartons des histoires refusées ou qui mûrissent ?
Beatrice : J’ai la chance que mes projets soient acceptés, mais mes histoires mûrissent longtemps, oui.
M.G : Tu travailles sur plusieurs albums à la fois ?
Beatrice : Deux, mais pas plus. J’essaie de faire autre chose de créatif, mais pas lié aux albums.
M.G : Et d’être uniquement l’auteure, sans illustrer ?
Beatrice : Non ! Pas encore le courage !
M.G : Tu écris en français ?
Beatrice : Mon premier texte, je l’ai écrit en italien, puis je l’ai traduit moi-même en français, maintenant j’écris toujours en français mais en gardant mon côté étranger, mes maladresses.
10:40 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (2)
29/01/2008
Encore des photos !
Voilà.
On y a passé un petit moment mais ça y'est, presque toutes les photos du mois d'octobre sont là, dans les albums de la colonne de gauche.
Petite sélection...
Le rallye, le mercredi 3 octobre.
les poteries réalisées lors des ateliers menées par Anne Weber à l'association Gaïa, les mercredi 17 et 24 octobre.
les ateliers cuisine aux Halles, les mercredi 3 et samedi 20 octobre, animés par Morgan du restaurant Nani à Avignon et Marie du restaurant Le Comptoir de Marie, aux Angles.
la journée jeux, organisée avec l'association Tôtout'arts, le samedi 27 octobre.
le goûter contes au restaurant Nani, avec Kady Kaya, le mercredi 7 octobre.
les lectures organisées chaque soir (ou presque) à 17 heures (ici c'est Katy qui lit Loup, de Douzou).
et.......
les rencontres avec les auteurs
Le vernissage de l'exposition d'Alan Mets à la librairie, et l'inauguration du mois de fête !
la rencontre Si le loup y était, avec Alan Mets et Antoine Guilloppé, le mercredi 17 octobre.
Merci à tous ceux, encore une fois, qui nous ont permis de vivre ce mois exceptionnel.
18:44 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
23/01/2008
les photos !
Voilà, c'est janvier, alors on a un peu plus de temps ! Nous venons de mettre en ligne quelques photos du bal des enfants qui a eu lieu le 6 octobre dernier sur l'île de la Barthelasse, dans le cadre des trente ans de la librairie. Vous les trouverez dans l'album "bal des enfants" sur la colonne de gauche.
à bientôt pour d'autres photos !
14:39 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
01/11/2007
Chroniques d'un mois de fête (11)
Jeudi 1er novembre.
Comme un dimanche, aux anciens paturâges, avec du thé et du gâteau. ça devait être une journée de repos, mais une matinée de soleil a suffit pour effacer la fatigue et cette après-midi, l'envie de raconter, l'envie d'écrire le dernier chapitre de ces chroniques d'octobre, refermer un livre, juste un temps, un livre que l'on espère vieillir, le plus longtemps possible.
Revenir, alors, en sens inverse. Mardi, Sylvette est venue raconter L'Album d'Adèle. Elle m'a demandée hier soir si elle pouvait écrire quelque chose sur ce blog, pour raconter ce moment. J'espère qu'elle le fera.
Mercredi, Marie-Georges et Frédérique devaient lire Une histoire à quatre voix, d'Anthony Browne, à dix-sept heures. L'heure où je quitte L'Eau Vive pour aller chercher Noé. Alors j'ai eu droit au filage. A la dernière répétition, chez Frédérique, à seize heures. Marie-Georges qui lisait et Frédérique à la flûte, au hautbois, à la flûte à bec et au melodica. Quatre voix différentes pour cet album fabuleux et une lecture magnifique, à deux voix (ou cinq), des thèmes des Tableaux d'une exposition, des Quatre Saisons et Gentle Rain. Lorsque la lecture a débuté, Frédérik Mansot arrivait, pour la rencontre prévue à dix-huit heures : Enseigner l'illustration. Nadine a pris des notes ? Je ne sais plus. J'espère que bientôt (en janvier !), on trouvera le temps de mettre en ligne les compte-rendus de toutes ces rencontres et les photos, toutes les photos.
Jeudi, Thierry Magnier est venu parler de la littérature jeunesse de ces trente dernières années. Il était encore là vendredi matin, lorsque Marie a mis son chapeau de sorcière pour la sortie d'Harry Potter.
Et puis samedi 27, grande panique à bord pour la journée jeux qui affichait plus que complet depuis plusieurs semaines, et en fait c'était fabuleux. comme sur des roulettes. Eliane, Marie-Georges, Madeleine, Etienne, Nadine, Patrick, Sylvette et Christine ont joué tout l'après-midi avec les enfants. Sylvette, dans le coin des tout-petits, était assise sur des nattes au sol et à côté d'elle, Eliane pêchait à la ligne. Marie-Georges et Christine jouaient à Colori, à la Chasse aux fantômes. Madeleine à Marrakech et à la danse des oeufs. Et puis, et puis... Et puis l'association Tôtout'arts était là, dès quatorze heures, avec de grands jeux de bois dehors. Dans la rue, ça s'étalait à la place des cartes postales et ça faisait sourire, les enfants qui jouaient. Et puis, et puis... Et puis Tôtout'arts a lancé les parties des Loups-garous de Thiercellieux, et c'était le sommet. En spectateurs, ou en joueurs, l'après-midi a filé, fous rires qui fusaient, et lorsque le soir est tombé, on a rangé les tables pour laisser la place à Christel Espié qui venait dédicacer les trois tomes du Garçon qui voulait devenir un être humain.
Lundi, ça sentait les derniers jours, avec toujours de la fatigue, mais déjà de la nostalgie. On s'est demandé si Laurence venait bien lire l'histoire à dix-sept heures, on regardait nos montres, et elle est bien arrivée. Avec son panier. Elle a lu La grande question, Lundi, et puis aussi Quatre poules et un coq, et Remue-Ménage chez Madame K. J'écoutais de loin, plongée dans des commandes, mais ça me faisait du bien, la voix de Laurence et l'histoire de cette madame K qui veut voler. Quand Laurence a raconté cette histoire dans l'école Sainte-Catherine, le vendredi qui précédait, une maman avait dit à Marie-Georges "il faudrait peut-être dire aux enfants que c'est dangereux de vouloir voler". Laurence a ri quand je lui ai raconté ça. Non, les histoires, les rêves ne sont pas dangereux.
Et puis hier. Dernier jour des trente ans. A quinze heures, un comédien est venu lire des extraits de trois textes publiés par Folio junior. Le royaume de Kensuké, de Morpugo. Le bon gros géant, de Dahl. Et La soupe aux poissons rouges, d'Arrou-Vignod. Je voulais absolument finir cette satanée commande de Jean-Louis Barrault alors j'écoutais encore de loin, mais ça me faisait du bien, encore. J'entendais les rires.
Combien je mets d'espaces pour annoncer que c'est bientôt fini ? Que ces trente ans se sont achevés hier soir avec l'émotion des choses qu'on voudrait encore vives. Je t'ai dit "tu verras, c'est un village". Un village peuplé de gens qui portent la générosité comme un sourire. Qui ont l'enfance pas loin, qui ne l'ont peut-être jamais quittée. Et au milieu, sur la grande place, les rires de Raphaël et de Jean-Matéo.
Mercredi 7, on reçoit Bernard Friot.
Voilà, ça continue.
C'est quoi la phrase ? Rendez-vous dans dix ans ?
17:40 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
23/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (10)
Pas écrit depuis jeudi. Sûre que j'oublie des tonnes de choses. faudrait que je me balade avec un petit carnet de notes. ou une mémoire en béton.
jeudi soir, nadine m'a trouvé à la foire du livre de la médiathèque Ceccano Venise n'est pas trop loin, dans l'ancienne édition. Elle est venue me le chuchoter à la caisse avant la fermeture. C'est déjà elle qui m'avait trouvé Les contes de la vallée de Moumine. Vendredi, Etienne est venu lire Les derniers géants. Je lui ai donné le petit tabouret. Il avait fait des reproductions de la dent. Il a lu des passages à deux enfants, une petite fille et un petit bonhomme, et à leurs mamans. Moi j'essayais de ranger les derniers livres qui trainaient encore au sol, parce que Romain ne sait plus où les mettre, parce qu'il déballe plus vite qu'on ne range. Mais je m'arrêtais pour écouter, un peu, ce texte de François Place que j'aime tellement, l'un des premiers albums que j'ai lu en arrivant ici, il y a six ans maintenant.
A dix-huit heures trente, on a commencé à s'agiter. Denis et Michèle Bruyant révisaient leurs petites poches. Marie-Sabine Roger est arrivée. On est vite allés manger et miracle, au retour, les meubles étaient poussés, les tapis rouges déroulés, les coussins au milieu, prêts pour la nuit de l'écrit qui tombait. Nico a ouvert le bal, et ensuite...
Chutt...
Comment on raconte ça ?
Au loin je n'entendais pas tout. Avec Marie, Yohann et Sylvette on ouvrait la porte aux retardataires. Stéphane et Patrick, du Tiers-Temps, Marie-Georges qui grignotait un bout de pizza dans le vent glacé, devant les vitrines. A l'intérieur, que des gens qu'on aime, les Leloup, assis par terre, Gaëlle, qui n'a cessé de sourire du début à la fin de la soirée et qu'on regardait avec malice, Helena, Liliana. Jonathan à la contrebasse, un trombone à coulisses et une guitare électrique. Drôle de trio qui a mis du repos entre les bavardages.
Juste une phrase d'Hubert Ben Kemoun qui est restée. Il a pris un livre devant lui. Le quatrième soupirail, de Marie-Sabine Roger. Il l'a ouvert à la première page. Il a dit entre la première et la dernière page, le personnage va changer. Lorsqu'on va refermer le livre, il se peut que le lecteur aussi, soit changé. C'est ça qui m'intéresse.
Oui. C'est ça qui m'intéresse, aussi.
Après il a lu un livre de la série des Nico. Ou plutôt, il l'a joué. Je me disais punaise, après ça, personne n'osera plus rien lire. Si. Marie-Sabine Roger a lu un bout des Tartines au ketcheupe. Ou plutôt, l'a joué. L'a lu dans un seul souffle, un seul. Et puis Les trois brigands, la rédaction de Friot, Sur l'île des Zertes, Un endroit pour vivre, L'île du droit à la caresse, Vivement jeudi.
Un peu après minuit, Sylvie a fait comme dans les colos de mon enfance. Elle a murmuré qu'on allait se coucher, maintenant.
Samedi, tout remettre en ordre avant l'ouverture. Trouver l'énergie pour la rencontre, à 16 heures, à Ceccano, avec Hubert Ben Kemoun, Fred Bernard et François Roca. Gaëlle était là, encore, son sac de L'Eau Vive sous le bras, son livre à faire dédicacer.
Hier, Régine est arrivée un peu avant dix-sept heures pour la lecture de La petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête. Le mistral souffle depuis des jours et il n'y a presque personne dans les rues. Je lui ai dit "je ne sais pas s'il y aura des enfants pour la lecture, aujourd'hui." Et puis si. A dix-sept heures, les petites sont entrées, avec sous le bras une taupe décorée, découpée dans du contreplaqué.
Je crois que je commence à m'habituer. A cette fête qui devrait avoir lieu chaque jour de l'année (si on n'était pas aussi épuisés !). A cette fête qui est un lieu de rencontres. Entre les gens et les livres. Le propre d'une librairie, après tout.
10:50 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
18/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (9)
Eliane me dit "ça m'aura coûté cher vos trente ans !". Il y a des gens qui sont là presque chaque soir. Eliane me montre le dessin qu'Hélène Riff vient de lui faire. Mathis demande pourquoi les carnets de 64 pages s'appellent "31 jours". Aucune idée. Je mange des bonbons, plus aucune énergie pour ranger le moindre livre.
Hier, Kathy a lu trois histoires de loups. Loup (de Douzou), C'est moi le plus fort (Ramos) et Le garçon qui criait au loup (Tony Ross). Elle doit revenir lire Jésus Betz, de Bernard et Roca. Elle pensait faire une lecture en musique, accompagnée par Frédérique, de l'orchestre. En discutant avec Marie-Georges, Kathy a su que Marie-Georges avait eu la même idée qu'elle. Mercredi prochain, ma filigonde lira en musique Une histoire à quatre voix.
Demain, c'est la nuit de l'écrit. Ouverture jusqu'à minuit. Lectures et jazz. Hubert Ben Kemoun, Marie Sabine-Roger et Mathis. Combien de cafés, tu crois, jusque là ?
19:36 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (2)
17/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (8)
Hier, une petite dame à peine plus haute que la caisse achète des cubes. Elle voit le programme des trente ans de la librairie et me dit "alors, c'est où, l'eau vive ? j'en entends parler partout mais je ne sais pas où c'est".
C'était plutôt rigolo.
Je suis partie lorsque Sylvette a commencé à raconter les 365 pingouins. Assise en tailleur au sol, et pieds nus comme Jihad. Arrivée chez moi, Noé a couru chercher La petite poule rousse. Non ! j'en peux plus de la petite poule rousse ! Une autre histoire, Noé, je t'en supplie ! Une autre !
Une dame vient de rentrer pour demander le programme des trente ans. Elle le feuillette à peine et me dit "mais c'est pour les enfants ?". Euh... Oui. "Ah, je croyais que c'était un truc bio."
Ah oui, L'eau vive, ça fait peut-être bio, je ne sais pas.
Bon, y'a toujours du boulot, les gars.
En ce moment six petits chanceux dessinnent avec Alan Mets. Et ce soir, plein de petits et grands chanceux feront la queue pour un dessin de lui ou d'Antoine Guilloppé.
Ah oui, l'autre livre de Noé (et non, il n'en a pas que deux, mais seuls DEUX l'intéressent), c'est L'heure du bisou, d'Antoine Guilloppé. Impossible de dormir sans avoir embrasser tous les animaux du livre.
Ahhhh, les livres.
10:39 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (9)
15/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (7)
A dix-sept heures, quand on a vu débarquer les enfants, c'était la panique ! qui c'est qui lit aujourd'hui ? On a vu arriver Marie-Jeanne, pour excuser Nadine, qui bataille pour trouver des écoles où interviendrait Mathis. Nadine devait lire Yakouba, Jean-François m'a dit "tu le lis ou je le lis ?". Je lui ai laissé. Il a raconté Yakouba et puis aussi Kibwé, la suite, l'album qui vient de sortir au Seuil.
Depuis quand j'ai pas écrit ? Vendredi, on a couru écouter Jihad. On a monté en silence l'escalier du théâtre des Doms et on s'est assis à deux sur une même place, serrées. La salle était pleine. Jihad contait une bougie près de lui, les pieds nus. On a loupé les histoires de Nasreddine mais on a eu les babouches d'Abbou Kassem.
Samedi, un peu après dix heures, on a entendu de drôles de bruits sourds dans la rue du Vieux-Sextier. Un tapis touge se déroulait au fur et à mesure sous les pieds des enfants déguisés par Sylvette. Ils ont fait une entrée triomphante dans la librairie. Bernard s'est pris le pied dans le tapis et des bonbons ont volé dans la rue. Après, les enfants et les parents n'arrivaient plus à partir. Ils sont restés un moment dans la rue, devant les vitrines de la librairie, à parler, et les camions de livraison ne pouvaient plus passer, et tant pis, tant pis, ils attendraient.
Le soir, Marie-Georges a présenté Beatrice Alemagna et ses livres. Nadine, comme à chaque rencontre, a pris des notes. Beatrice lisait ses albums, elle en racontait la genèse, parlait beaucoup de ses racines italiennes. Quand Marie-Georges lui a demandé de parler d'Après Noël, j'étais sûre que ça me plairait, parce que j'aime beaucoup cet album, parce que souvent, moi j'ai la nostalgie de Noël avant même que ça commence, j'ai la trouille de janvier avant même le mois de décembre.
Mercredi, la librairie accueille Alan Mets et Antoine Guilloppé. Jeudi, Hélène Riff. Vendredi, c'est la nuit de l'écrit, avec Marie-Sabine Roger, Hubert Ben Kemoun et Mathis. Samedi, Fred Bernard et François Roca seront là. Et dimanche, on voulait aller à Bedouin, pour Lire en Fête. On partira en vacances plus tard.
18:49 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (6)
Hier soir, j'ai posé sur le coffre de Noé, près de son livre, une petite poule rousse en bois sculptée par Bruno Heitz. Après le vernissage de l'exposition de Bruno, j'ai couru m'acheter du miel, aussi.
Hier Jihad est arrivé à 17 heures, comme les princes dans les contes, et pour raconter l'histoire, je n'avais presque pas de voix. Deux petites filles ont applaudi à la fin. C'était trop court. Les enfants attendaient, assis en tailleur sur des coussins, alors Stéphanie, la maman de Sam et Louis, a pris "Plouf" dans le bac derrière elle et l'a raconté.
Ce soir, Christiane vient raconter "Bon appétit monsieur lapin". Depuis le début du mois d'octobre, lorsqu'arrive 17 heures, la librairie se remplit d'enfants, des mamans sont là presque chaque soir. J'ai joué un petit moment avec un petit bonhomme très intrigué par Théophile le crocodile, et lorsque sa maman l'a appelé pour partir, j'ai su qu'il s'appelait Noé. Aussi.
Hier on a passé la journée sur un devis de l'inspection académique pour la nouvelle liste du cycle 2. Alors le soir venu, ça faisait du bien de retrouver les livres, les enfants. Et le miel.
Ce soir, on va écouter Jihad Darwiche. Et c'est un bonheur suffisant pour tous les devis du monde.
14:40 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
11/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (5)
Jeudi matin.
Ce matin j'ai révisé avec Noé La petite poule rousse que je raconterai ce soir. Hier Jean-François a raconté La chasse à l'ours. On a cherché partout l'appareil photo pour immortaliser ce grand moment mais Sylvie l'avait emmené au goûter contes qui se déroulait au même moment au restaurant Nani, avec la conteuse Kady Kaya.
On ne sait toujours pas comment se démultiplier donc on ne peut pas tout raconter.
Ce soir c'est la vernissage de l'exposition de Bruno Heitz, à 18 heures, à la librairie-restau L'Ami Voyage.
Et demain, il y avait tellement de monde inscrit pour la soirée contes avec Jihad Darwiche qu'on a eu peur de pas tous entrer dans la librairie. La soirée aura lieu au théâtre des Doms.
Samedi, Beatrice Alemagna et Guillaume Guéraud seront là.
Marie bricole un cheval à bascule et ouvre des cartons de jeux, Romain joue au concours du plus gros déballage de nouveautés de tous les temps, Yvette parle du dernier livre de Modiano, et je bois des tisanes pour avoir, ce soir, un peu de voix pour la petite poule rousse.
10:45 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
09/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (4)
Hier.
Micheline est arrivée avec un panier. Des livres et des fleurs. Nicolas et Gladys étaient là pour l'écouter. Micheline a raconté Mathieu, de Solotareff, et j'ai presque tout écouté.
Il y a des moments où on oublie les livres, on oublie les histoires qu'ils racontent. On tape des commandes, on range. Et puis le soir arrive, 17 heures, et les enfants viennent écouter. Rappeler au monde qu'il avance à force d'histoires.
09:20 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (3)
Lundi.
On ouvre tout à l'heure.
Ici les tables sont encore poussées le long des étagères, la librairie a au milieu d'elle comme une plaie béante, le souvenir de la rencontre de samedi avec Jeanne Benameur.
Marie-Georges m'a écrit "Jeanne est vraiment un être exceptionnel, comme c'est bien de pouvoir approcher sa lumière et de se chauffer les ailes à sa présence !".
On ne pouvait pas s'assoir, écouter, il y avait la caisse à tenir et Noé à aller chercher, mais ce que j'ai pris, ça m'a chauffé le dimanche. Je venais grapiller des phrases, "vivre c'est être altéré".
Marie est allée hier à Mouans-Sartoux et me raconte.
Samedi, elle m'a offert le premier album de Keny Arkana. Avec un mot. "Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis". On a mis le cd avant l'ouverture. ça faisait du bien, de crier un peu.
Sylvie, demain, me racontera le bal des enfants. Samedi matin, devant la porte, il y avait une petite fille et sa mère. La petite fille avait levé sa mère à 7 heures en lui disant "c'est l'heure du bal, maman, c'est l'heure ?". Sa mère lui a acheté une robe de princesse. Demain si tout va bien, on aura des photos.
Demain, la librairie accueille Michèle Moreau, Kady Kaya et Dominique Rousseau. Mercredi, Dominique Rousseau anime un atelier d'illustration au musée Angladon et l'après-midi, Kady Kaya conte chez Nani. Jeudi, c'est le vernissage de l'exposition de Bruno Heitz à L'Ami Voyage. Vendredi, la soirée contes avec Jihad Darwiche. Samedi, le défilé de mode et la rencontre avec Beatrice Alemagna.
Dimanche, on dort.
14:30 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
05/10/2007
Chroniques d'un mois de fête (2)
Hier, jeudi 4 octobre.
Yvette était à la bibliothèque Pierre Boulle pour accrocher les originaux de Christel Espié, le troisième tome du Garçon qui voulait devenir un être humain. Un peu avant dix-sept heures, on a de nouveau poussé les tables, installé les nattes et les coussins au sol et Sylvie a raconté La surprenante histoire du docteur de Soto, paru chez Flammarion en 1983. Les parents continuent d’appeler pour réserver des ateliers complets depuis longtemps.
Après l’histoire, Sylvie et Yvette ont couru au vernissage de l’exposition de Christel Espié. A l’heure des professeurs des écoles, à l’heure des amis, à l’heure où les demandes se font précises. En une petite demi-heure, quatre devis pour deux maternelles, un livre pour un anniversaire d’une petite copine (Too Much, j’adore ce livre), des romans pour une petite dévoreuse de livres (« mais pas au passé simple », jamais entendu ça comme demande !). J’ai chanté à Sylvette qui ne les connaissait pas La cane de Jeanne et La complainte du phoque en Alaska, parce que Sylvette collectionne les livres Guinguette qui paraissent chez Didier. Et Sylvette m'a dit "Tu as la même robe qu'Agatha, non ?". Oui, oui j'ai la même robe qu'Agatha, comme une soeur jumelle, et Agatha me manque.
Le livreur vient de sonner. Je vous amène des fleurs. Un drôle de bouquet qui se mange, avec des fraises Haribo, des sucettes, du Nutella, des malabars. Et un petit mot d’Alain Serrres et de l’équipe de Rue du Monde : « Bon anniversaire à toute l’équipe de L’Eau Vive. Quelle chance, la source des livres n’est pas encore tarie ! ».
Waouh.
J’ai faim déjà.
Ce soir Denise raconte La naissance de Célestine, l’un des plus beaux albums de ces trente ans, je crois. Je voulais me lever tôt pour venir ici parler des livres lus hier soir. Il faudrait plusieurs vies, pour ça.
09:40 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
04/10/2007
Chroniques d'un mois de fête
Ecrire chaque jour. Penser les mots le soir, laisser la nuit passer dessus et me lever tôt pour venir ici les envoyer au monde. Ecrire chaque jour de ce mois d’octobre qui fête non pas juste les livres et les enfants, mais comme une sorte de famille, comme si on s’accordait du beau, ensemble, comme si on s’offrait ça.
Lundi 1er octobre, Madeleine a raconté La Soupe à la souris à une petite fille haute comme trois pommes. Mardi, c’était le vrai début de la fête, le vernissage de l’exposition d’Alan Mets et Marie qui lisait Ma Culotte. Je suis partie à 17 heures le ventre noué, les pas au ralenti et cherchant dans les regards l’assurance de quelqu’un qui m’aurait dit « tu seras là quand même ».
Et puis hier. Jean-Matéo était dans le journal, le livre d’Alan à la main. Cathy est passée avec son fils avant d’aller à l’atelier cuisine qu’animait le restaurant Nani sous le marché des Halles. Sylvie a ramené un gâteau dans lequel on a tous picoré et dans l’après-midi on avait mal au ventre. Vers 16 heures, les trois groupes qui avaient joué au Rallye dans la ville sont arrivés les uns à la suite des autres, emmenés par Christine, Marie-Georges, Hélène, des parents qu’on connaît, des enfants qu’on découvre. On a poussé les tables, installé au sol des nattes et des coussins et les enfants se sont assis, et les mamans aussi, les papas sont restés debout, c’était Un conte peut en cacher un autre, de Roald Dahl, et j’ai essayé d’écouter, tout en conseillant une grand-mère, en chuchotant.
A dix-neuf heures, on a fermé la librairie comme un soir de décembre, les larmes aux yeux d’avoir tant couru et tant parlé, la fatigue qui retombait d’un coup, et on a couru encore, jusqu’à la médiathèque Ceccano où avait commencé depuis une heure déjà le vernissage de l’exposition de Rachid Koraïchi. C’est la deuxième fois qu’il vient sur les sept qu’il nous a promis. Rachid Koraïchi, c’est comme s’il sortait d’un livre de conte, tout ce qu’il touche, ça se transforme en or. En art. Où qu’il aille, quoi qu’il dise, je suis sûre que son énergie, sa générosité et son humilité déplacent des montagnes.
Il était presque trois heures ce matin lorsque j’ai éteint la petite lampe à la licorne sur les dernières pages du Chant du coyote, de Colum McCann. J’ai encore les presque derniers mots sous les doigts, comme une poussière d’or. « Faites que cette joie dure jusqu’à demain ». Je me suis endormie dans ces mots-là.
Il est bientôt dix heures et je suis prête pour la joie d’aujourd’hui.
09:45 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (2)
17/09/2007
Programme... page après page
17:56 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
13/09/2007
programme
16:05 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (1)
Compagnie Mises en scène
La Compagnie Mises en Scène
Entre création et action culturelle, basée à Avignon sur le quartier Monclar, la compagnie « Mises en Scène » travaille sur un territoire : la ville. Les passerelles entre action culturelle, création et formation nourrissent la cohérence et la singularité d’un projet soutenu depuis vingt ans par des partenariats multiples au plan local, national et européen. Mises en Scène a choisi de conjuguer le geste artistique et la rencontre avec la population dans son ensemble, d’inventer des liens entre le centre et sa périphérie, de favoriser la circulation des œuvres, le métissage et le renouvellement des publics.
Depuis avril 2002, Mises en Scène a investi « L’Entrepôt », ce lieu, à la lisière de l’intra et de l’extra-muros, est emblématique des choix de la Compagnie et lui permet de développer plus encore son engagement artistique et social.
Leur dernière création sera jouée les 27, 28 et 29 septembre 2007. C'est une pièce de Romain Weingarten. Auteur de pièces à l’univers insolite, s’inscrivant dans un courant d’humour absurde où se mêlent violence et fantastique (« Les Nourrices », « Alice dans les jardins du Luxembourg », « La Mort d’Auguste »…), Romain Weingarten a su inventer des atmosphères étranges où tout peut arriver, mais où tout n’est pas montré ; rapprochant le quotidien de l’insolite dans un climat surréaliste.
« Weingarten est de la famille de Dubillard, de Gombrowicz ou Mrozec, c’est-à-dire de ceux qui vivent dans leur subjectivité la réalité objective de ce monde monstrueux, catastrophique. » (Ionesco)
L’ÉTÉ se déroule dans un jardin. On y croise un jeune homme, sa sœur et deux chats qui ont l’air comme vous et moi. L’histoire de L’ÉTÉ est l’exacte définition d’une représentation de théâtre : un voyage immobile, un voyage où l’on reste sur place mais où tout se transforme, familier et délicieusement déconcertant. Il y a dans cette pièce un esprit qui s’oppose à ce qui est machinal, à ce qui est convenu. C’est déraisonnable, cruel, sensuel, vif et gracieux. Dans L’ÉTÉ, Weingarten apprivoise le monde, ses violences, son mystère et sa mélancolie. Merci. Notre langue aux chats, oui ! (Agnès Régolo)
Pour les trente ans de L'Eau Vive, L'entrepôt accueillera des lectures et des ateliers de création. Les inscriptions se font à l'avance, à partir du 15 septembre, à la librairie L'Eau Vive.
10:25 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)
22/05/2007
Les 30 jeux des 30 ans !
Pour fêter les trente ans du magasin, Marie a enfin choisi les 30 jeux et jouets qu'elle aimait et défendait le plus.
Si tout va bien (!), vous trouvez ces jeux en permanence à l'eau vive et pourrez les essayer lors d'une grande journée jeux organisée aumois d'octobre, à l'occasion des trente jours de fête de nos trente ans.
Jeux de société
Jungle speed, Asmodée, 7 ans, jeu de cartes, de rapidité
Loups-garous de Thiercellieux, Asmodée, jeu de rôle
Contrario, Asmodée, jeu de cartes
Batawaf, Djeco, jeu de cartes
Lynx, Dujardin, jeu d'observation
Colori, Gigamic, jeu d'observation
Le verger, Haba, jeu de coopération
La danse des oeufs, Haba, jeu de manipulation
L'école des fantômes, Haba, jeu de manipulation
Marrakech, Haba, jeu de hasard
Palabres, Jeux F.K., jeu de lettre
Mémo photos des animaux, Jeux F.K., jeu d'observation
Bonjour Robert, Jeux F.K., jeu de rapidité
Poules, renards, vipères, Jeux F.K., jeu de cartes
Chaîne d'images, Selecta, jeu d'observation
Chipe-couverture, Selecta, jeu de hasard
Route des épices, Sentosphère, jeu de plateau
Triolet, Smir, jeu de plateau
Puzzles
Potager des poules, Djeco, 3 ans
Dame de coeur, Djeco, 5 ans
Formes de la ferme, Diset, 1 an
France magnétique, Janod, 5 ans
Drôles de petites bêtes, Ravensburger, 4 ans
Tout-petit
Quilles de la ferme, Liliputiens, manipulation
Woozit, Manhattan, jeu d'éveil
10 cubes rigolos, Djeco, empilage
Klettinos, Haba, jeu d'éveil
L'empilable Louna, Moulin Roty, jouet à tirer empilable
Skwish, Manhattan, jouet d'éveil
Boulier Flik Flak, Sevi, motricité
Cubes en bois ferme, Selecta, jeu d'éveil
16:55 Publié dans 30 ans | Lien permanent | Commentaires (0)